Je veux ton corps

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Angelo Costini se leva du canapé après avoir reposé la télécommande sur la table basse. Marjorie, sa femme pianotait sur son iPad. Il était plus de vingt deux heures et Cléa était allée se coucher. Alix dormait chez sa meilleure amie et Côme, lui, était en vadrouille avec ses copains.

Les vacances d'été.

— Bonne soirée, lança Angelo à sa femme.

Marjorie releva à peine la tête des commandes d'huile essentielles qu'elle devait expédier dans les prochains jours.

— Salut.

Angelo attrapa les clés de sa Mercedes dans le vide poche de l'entrée et prit la route. Ça faisait longtemps qu'il ne dormait plus dans la maison familiale. Et encore plus longtemps qu'il n'avait pas partagé le lit de Marjorie, sa femme.

Il quitta le quartier cossue de Valparaiso pour le centre ville. Monta les marches d'un bel immeuble à quelques pas du port. La clé de la porte était sur son trousseau depuis un an, maintenant.

— Hey.

Magali sourit à son bel italien. Elle sortait de la douche et ses longs cheveux bruns étaient encore humide.

Un an maintenant qu'Angelo venait la rejoindre tous les soirs une fois ses enfants au lit. Sa femme était au courant bien sûr. Marjorie et lui étaient déjà séparés quand Magali était était entrée dans sa vie.

Une rupture, mais pas de divorce, pour ne pas perturber les enfants. Parce que Marjorie ne travaillait plus depuis des années, aussi. Qu'Angelo ne se savait pas arranger tous les problèmes qui découleraient d'un divorce.

Angelo avait rencontré Magali à une soirée, chez l'un des rares amis qui était au courant de la situation dans laquelle il était.

Séparé, mais pas divorcé.

Magali n'avait pas vu de problème tant que Marjorie savait qu'il avait quelqu'un d'autre. Que les choses étaient claires pour tous le monde. Workaholic, elle avait toujours fait passé sa carrière de directrice marketing avant tout le reste. Avoir un amoureux qui la rejoignait tous les soirs à 22h, en lui laissant le temps de travailler 12h par jour et de s'occuper d'elle le weekend était la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

Qu'il soit marié sur le papier n'importait pas vraiment. Qu'il ait dix ans de plus qu'elle non plus.

Au moins, il ne lui demanderait pas d'enfants qu'elle était incapable d'avoir. Elle le savait depuis longtemps.

Magali savait tout de Côme, Alix et Cléa. Elle espérait pouvoir les rencontrer un jour, quand ils seraient plus grands et capable de comprendre que l'amour se fane parfois, et que ce n'est pas la faute des enfants.

***

Shira n'avait rien dit à personne concernant la proposition qu'elle avait faite à Raphaël. Même pas à Milano. Parce que ça allait à l'encontre de tout ce qu'elle s'était imposé ses dernières années.

Ne pas s'attacher.

Ne pas se fourvoyer.

Mais Raphaël avait fait un strike dans les plans bien ordonnés de sa vie.

L'avait ramenée à la vie, aussi.

Depuis qu'elle était avec lui, le ciel avait l'air plus bleu, le soleil plus brillant, l'eau de sa piscine plus pure. Le monde avait une saveur différente. Plus intense.

Shira sourit en contemplant ses ongles.

Et dire qu'elle voulait absolument aller à Yavneh.

À Yavneh où elle n'aurait sûrement croisé que des copies conformes d'Izac. Trop convenu. Trop parfait.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant