Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième Chance

Brésil

Yoni aidait Alexane a préparé son cheval. Si Bertrand et Isabelle, les parents d'Eva étaient toujours extrêmement gentils et simples avec Yoni, il avait la désagréable impression d'être l'employé d'Alexane.

Même si ce n'était pas elle qui lui versait son salaire.

Il n'avait pas osé refuser, la peur de paraître impoli sûrement.

- C'est pas le bon tapis ça, Yoni !

Il regarda, effectivement Alexane lui avait demandé de seller la jument avec son tapis qu'elle avait amené de Bordeaux.

Il s'était dit qu'elle faisait de l'équitation depuis des années mais qu'elle était incapable de curer les pieds d'un cheval.

Voilà ce qui arrive quand on monte dans un centre équestre où les palefreniers font tout...

- Ah oui, fit Yoni conciliant, excuse moi...

- On s'excuse pas soi-même ! répliqua Alexane.

Yoni, lui, n'avait rien compris.

- Quoi ?

- On dit pas quoi, on dit comment !

Yoni sentit sa mâchoire se contracter et avait bien envie de pousser cette petite peste dans l'énorme crottin frais qui trônait sur la paille du box d'à côté.

Il se réprima, tentant de ne rien laisser paraître. De ne pas faire populaire. De ne pas se faire remarquer.

- Euh... comment ?

Alexane lui lança un sourire satisfait qu'on adresse à quelqu'un d'un peu long à la détente mais qui a fini par comprendre.

- On ne dit pas, excuse moi, mais je te prie de m'excuser.

- C'est quoi la différence ?

Elle eut un petit rire hautain.

- T'as appris le français à quel âge ?

L'envie d'envoyer Alexane et sa culotte d'équitation immaculée dans le fumier revint.

- Je suis né ici...

Même si visiblement j'ai une tête d'immigré...

- C'est pas flagrant, lança Alexane en se mettant en selle.

Elle s'éloigna sur son cheval sans remercier Yoni qui avait brosser et seller sa monture.

Il soupira, s'adossa au mur des boxes et alluma une cigarette, se disant qu'au moins, chez lui, on lui avait appris à dire merci.

- Yoni ? lança Anne Sophie.

Anne Sophie était la mère de Victoire et Alexane, et la sœur du père d'Eva. C'était une grande bourgeoise, aussi précieuse que ridicule. Aux antipodes d'Isabelle donc la simplicité renforçait l'élégance naturelle.

- Ouais ?

Elle lui lança un regard acerbe et Yoni se reprit tout de suite.

Ne pas faire populaire.

- Oui ?

- On ne fume pas près des chevaux, lança-t-elle d'un ton sec. Et peux-tu aider Victoire à seller son cheval ?

Bertrand n'avait jamais dit à Yoni qu'il ne pouvait pas fumer dans la cour du haras, simplement qu'il fallait faire attention où il jetait sa cigarette car la paille est très inflammable. Yoni écrasa pourtant sa cigarette et alla aider Victoire qui était en train de mettre son filet à l'envers.

Elle se targuait pourtant d'avoir eut son galop 4.

Éva, elle, galopait déjà sur la carrière, Yoni avait bien envie des la rejoindre, mais la présence de Victoire, et surtout d'Alexane, l'en dissuadait.