Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième Chance

Vespa

— A demain Caroline

— A demain, répondit la secrétaire.

Patrick Abitan quitta son bureau. Salua les deux réceptionnistes dans le hall de son entreprise et récupéra sa voiture sur le parking de la direction. Il avait la meilleure place. Et pour cause...

Il avait fondé son entreprise de cyber sécurité par hasard, plus de dix ans plus tôt. Par hasard, mais au bon moment. Il n'avait pas fallu 2 ans pour qu'il réalise des profits conséquents. Aujourd'hui, il était à la tête d'une société cotée en bourse. Il avait des clients dans le monde entier.

Les portières de la Maserati Levante Trofeo se dévérouillèrent automatiquement à l'approche du PDG. Au moins, Patrick savait qu'il n'avait pas oublié ses clés de voiture dans son bureau. L'avantage des nouvelles technologies appliquées à l'automobile.

Il s'installa au volant, démarra, pris la route du quartier Valparaiso, qui dominait la ville.

Au sens propre, comme au sens figuré.

En pénétrant dans sa rue, où s'allignait des propriété toutes plus luxueuses les unes que les autres, il dépassa un scooter. Une petite Vespa. Malgré le puissant moteur de son SUV, il respectait les limitations de vitesse. Il eut dont le temps de reconnaître les vêtements que portait sa fille, quand il l'avait déposée à l'école en partant au travail.

Patrick Abitan se gara dans le garage de sa propriété, mais il ne pressa pas le bouton de la télécommande commandant la fermeture de la porte. Il eut donc tout le loisir d'observer sa fille descendre de la Vespa du garçon qui l'avait raccompagnée...

Si Patrick ne se souvenait plus de son prénom, il avait très bien retenu son nom.

Toledano.

Les deux adolescents échangèrent quelques mots. Shira souriait. Le gamin remit son casque et la Vespa repartie dans l'autre sens. Le portail de la propriété claqua.

— Shira ?

Elle afficha un grand sourire à son père, il ne lui rendit pas.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— C'est qui ce type ? demanda-t-il.

Il savait très bien, trop bien, et il n'était pas question que Shira ait ce genre de fréquentations.

— Raphaël Toledano, répondit-elle.

Qu'il s'appelle Raphaël ou Gustave n'avait aucune importance. Une seule chose suffisait pour que Patrick Abitan ne veuille pas voir sa fille avec ce gosse.

Toledano.

— Je ne veux pas te voir avec lui !

Shira ne compris pas, jamais son père ne lui avait parler comme ça.

— Pourquoi ? Il est juif et...

Il écarta l'argument d'un revers de main.

— Je me fous qu'il soit juif ou pas Shira, c'est pas un critère. Et je ne veux pas te voir sur un scooter.

Shira fut trop surprise par la réaction de son père pour trouver quoi que ce soit à répondre. Jamais il ne lui avait parlé comme ça. D'ordinaire, il cèdait à tout ses caprices.

Une baignoire jacuzzi, un sac Vuitton, trois semaines dans une colonie de vacances haute gamme dans un ranch californien, avec piscine et chambres individuelles climatisées.

Alors un scooter et un petit copain...

— C'est clair ? demanda son père.

— Oui.