Siri

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— Asseyez-vous, et pas un bruit.

Après la pause, la seconde 3 avait Histoire, avec un professeur portant le curieux nom de Monsieur Nongratta.

— Nous allons mettre les choses au clair dès maintenant. Je parle, vous vous taisez, il y aura un plan de classe, et les bavardages et les insolences sont évidemment proscrits.

Dylan leva la main.

— Jeune homme ? Votre prénom ?

— Dylan, ça veut dire quoi proscrit ?

— Ça veut dire qu'il est grand temps de vous acheter un dictionnaire !

Dylan ne trouva rien à répondre, mais ce ne fut pas le cas de cette fameuse Madame de Rothschild.

— Mademoiselle ? fit monsieur Nongratta en la voyant lever la main.

Elle était élégamment vêtue d'un chemisier blanc en mousseline.

— Vous faites votre travail de temps en temps ou vous êtes payé à rien foutre ?

Tous les regards se tournèrent vers Shira alors que Monsieur Nongratta était suffoqué.

— Pardon ?

— Vous êtes enseignant, donc votre rôle c'est d'enseigner, pas de répondre "achetez-vous un dictionnaire".

Raphaël se dit qu'il n'avait jamais entendu d'insolence aussi bien menée.

— Je peux savoir pour qui vous prenez mademoiselle... Mademoiselle ?

— Shira Abitan.

— Et bien Mademoiselle Shira Abitan vous allez aller chez le proviseur.

— Avec grand plaisir, répliqua Shira, je serais ravie de lui expliquer comment ses profs sont payés à rien faire avec l'argent du contribuable.

— Comment j'aurais trop pas aimé, souffla Raphaël à Dylan.

Monsieur Nongratta serra les dents.

— Qui est le délégué provisoire dans cette classe ? demanda Monsieur Nongratta.

Shira leva la main.

— Vous, ça va, ne la ramenez pas ! s'énerva Monsieur Nongratta.

Shira regardait ses ongles, impeccablement vernis de rose pailleté.

— C'est moi, fit simplement Shira.

Elle avait été la seule à se porter volontaire.

Le doigt de Monsieur Nongratta s'arrêta au hasard sur la liste.

— Monsieur Cahen ?

Il avait lui aussi prononcé Ca-han rimant avec éléphant.

— C'est Cahen, comme Cohen mais avec un a.

Monsieur Nongratta écarta l'argument d'un revers de main avant de reporter son regard sur la liste et de choisir un autre élève pour emmener Shira à la vie scolaire.

Elle continuait de regarder son professeur d'histoire avec un air condescendant qui mettait Monsieur Nongratta hors de lui.

— Nous n'en avons pas fini, jeune fille.

Elle attrapa son sac à main, un Speedy Vuitton à damier blanc, sur le sol et se leva sans quitter le professeur d'histoire des yeux.

— J'en suis convaincue, vieil homme, répondit-elle.

Ce qui déclencha l'hilarité générale chez ses camarades.

— Silence ! cria Monsieur Nongratta.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant