Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième Chance

Coffee shop

Shira attendait Raphaël dans un coffee shop branché du centre-ville. Elle avait déjà commandé un thé noir à la rose. Son préféré.

Milano était au patinage artistique.

Le beau Raphaël Toledano était en retard. Il avait dit 16:30, le téléphone de Shira indiquait 16:38.

Ponctuel comme un Israélien, se dit-elle.

Raphaël arriva trois minutes plus tard, l'entrejambe toujours douloureux.

Putain, Pablo tu vas apprendre à viser, merde...

Le trajet en scooter entre le stade et le centre ville avait été une torture. Et ça se voyait sur son visage.

— Salut, lança Shira.

— Salut.

Raphaël se laissa tomber sur la banquette, tentant de ne rien laisser paraître. Peine perdue.

— Tu sais, si t'avais pas envie de venir, il suffisait de le dire.

Raphaël secoua la tête, ce n'était pas du tout ça.

— Mais non, c'est juste j'étais au foot et...

Et il ne pouvait tout de même pas raconter ça à Shira.

— T'es fatigué, fit-elle avec un sourire narquois.

Pauvre chéri...

Raphaël secoua la tête, grimaça parce qu'il avait encore mal. Shira compris qu'il n'était pas juste fatigué après avoir courru derrière un ballon comme un Kéké... Il y avait autre chose.

— Qu'est-ce qu'il y a ? fit-elle. Ça va ?

— Ouais ouais, répondit Raphaël.

Shira était sceptique. Un peu agacée aussi. Les devinettes, ce n'était pas son truc.

— Bon il t'arrive quoi ?

Il compris au son de sa voix qu'il perdrait moins de points en lui racontant qu'en continuant de prétendre que tout allait bien.

— Bah... J'étais au foot et le ballon m'a percuté à un endroit pas...

Il n'osa pas terminer sa phrase, mais Shira résuma la situation en une demie seconde.

— Tu t'es pris le ballon dans les couilles !

— Ouais voilà.

Elle se marra avant de s'excuser.

— Désolée, c'est pas sympa, je sais que ça fait super mal.

— Fous toi de moi, fit Raphaël.

Le regard de Shira se baissa sur son thé. Elle lui demanda s'il voulait quelque chose et alla lui chercher son café. Malgré la douleur, Raphaël était heureux de la voir. Elle portait une robe beige à manche longue qui lui couvrait les genoux. Il ne l'avait jamais vue en jean ou en jupe courte.

Le regard de Raphaël se baissa sur le sac à main de Shira quand elle se retourna pour revenir à leur table. Il n'avait jamais remarqué que Shira avait un sac Vuitton.

Il se demanda si c'était un vrai. Il y avait de bonnes chances que oui.

Elle tendit son café à Raphaël, puis reposa son porte-monnaie dans son sac. Raphaël trempa les lèvres dans son café.

— C'est bon ? s'enquit Shira.

Il hocha la tête, ce coffee shop avait la réputation de faire les meilleurs cafés de la ville.