Panaché

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— Vas-y, je peux avoir une clope ? demanda Léo à Raphaël.

Ils venaient de sortir du stade et s'étaient installés à la terrasse d'un bar. Bondé. Les Marseillais étaient joyeux.

L'OM avait gagné !

Raphaël sourit, il trouvait Léo très marrant du haut de son mètre quarante cinq. Il lui tendit une cigarette. Ils attendaient qu'un serveur daigne venir prendre leur commande.

— Tiens.

Bryan jeta un regard à son pote. Il se doutait que la mère de Tiffany ne sauterait pas de joie en apprenant qu'il avait laissé son fils de 12 ans fumer...

— Le briquet, fit Léo.

— T'as dit une clope ! répondit Raphaël.

Ce qui déclencha l'hilarité générale. Raphaël lança un regard d'intelligence à Bryan.

Il risque pas d'avoir un cancer du poumon s'il ne peut pas l'allumer, sa clope.

— Rafi le briquet ! insista Léo.

Raphaël souriait, les briquet de ses potes venaient de disparaitre de la table du bar.

— Une clope sans le briquet ça sert à rien ! s'énerva Léo.

Les autres se marraient. Trop mignon le bébé caillera blond comme les blés.

Ou comme un labrador.

— Ca t'occupes les mains, fit Pablo.

Sa clope, à lui, était allumée. Léo tenta de demander aux autres potes de Bryan mais ils se moquaient gentiment de lui.

Je fume pas.

Sauf qu'avec la cigarette allumée à la main ce n'était pas trop crédible.

— Vas-y, j'ai pitié, fit Alban en lui lançant son briquet.

Léo alluma sa clope en voulant se donner des airs de John Wayne. En réalité, il ressemblait juste à un enfant qui jouait avec des jouets qui n'étaient pas de son âge.

— Je suis sûr il va cracher ses poumons, souffla Pablo à Côme.

Pari fut prit, mais Léo tira sur sa clope, recracha la fumée et recommança. Cette cigarette était loin d'être la première de sa vie. Il lorgnait sur les roulées que fumait Bryan. Il savait bien qu'il n'y avait pas que du tabac dedans, mais il n'osait pas demander.

Il connaissait déjà la réponse.

Même pas en rêve.

— Putain, Alban, fit Bryan ! Il a 12 ans bordel !

Son pote haussa les épaules.

— Tu fumais pas à 12 ans toi ? répliqua Alban.

Il se souvenait très bien des cigarettes qu'ils grillaient le mecredi après-midi derrière les vestiaires du stade en CM2. Celles que Raphaël piquait à ses grands-frères, en général. C'est un peu pour ça qu'il avait passé son briquet à Léo. Le sentiment grisant de braver l'interdit. De faire comme les grands.

— Je suis pas un exemple, répondit Bryan.

Il eut envie d'arracher la clope des mains de Léo mais il ne le fit pas. Léo avait l'air tellement content d'être là. Au milieu de minots plus âgés. C'était la première fois qu'il allait voir un match de foot au Vélodromme. Bryan lui avait acheté une casquette de l'OM et il avait encore des traits bleus et jaunes sur les joues.

— T'es pas son daron, lança Diego.

Bryan haussa les épaules. Il n'avait aucune envie que Marina ait des choses à lui reprocher.

Mi Beau Gosse Mi Batard II - Deuxième ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant