Déicide - Volume 1 - Défier le destin

Chapitre 15: L'honneur des aventuriers

Au bout de deux heures de marches  sans incident, les aventuriers arrivèrent au pied du sentier de montagne qui devait les amener à destination.

Un peu plus loin, Bélial remarqua des rails en mauvais état, grimpant la montagne en ligne droite sur du bois pourrissant. Elle avait déjà entendu parlé de ce système qui permettait aux mineurs humains de transporter plus facilement les minerais. Les mineurs démoniaques n'en avaient pas besoin, portant d'ordinaire des charges importantes dans le cadre de leur entraînement.

Bélial se retrouva bien vite en tête du groupe, bien plus accoutumée à une telle excursion. Personne n'objecta, car il n'y avait qu'un chemin à suivre, et qu'ils auraient eu du mal à se perdre en route. La jeune femme resta sur ses gardes, étudiant chaque recoin. Elle savait mieux que quiconque que ce terrain était propice aux embuscades, en ayant déjà organisé plusieurs, alors elle n'eut aucun mal à identifier les dangers potentiels.

La barbare était encore loin des aventuriers quand elle entendit quelqu'un siffler. Elle leva les yeux et vit Erandel qui se tenait sur un rocher et la saluait.

– Bien le bonjour belle demoiselle ! Votre présence est un ravissement pour les yeux ! J'espère que vous avez fait bonne route !

– Ouais, facile ! avoua la démone en levant son pouce vers l'elfe. On est encore loin ?

– Diantre, non ! Encore quelques pas, et vous serez en vue du reste de notre équipe !

Bélial se dépécha et arriva sur un petit plateau. Elle remarqua vite les rails qui finissaient leur ascension avant de s'enfoncer dans l'obscurité d'un tunnel de l'autre côté du plateau.

La jeune femme vit une grande tente était montée, devant laquelle un petit feu de camps brûlait. Autour de la casserole qui cuisait leur déjeuner, un lancier et une magicienne étaient assis. Les deux aventuriers étaient tournés dans la direction de la démone, ayant sûrement été avertis par le sifflement de l'elfe. Bélial les salua et marcha vers eux avec une vive allure.

Quand elle fut à une dizaine de mètres des aventuriers qui se levaient, Bélial sentit une vibration magique sur sa gauche.

Merde, dégage de là !

Une sphère lumineuse se matérialisa au dessus de la démone qui sentit ses forces la quitter. Elle posa un genoux à terre, transpirant à grosses gouttes. la barbare tenta de faire appel à ses pouvoirs obscurs, mais non seulement rien ne sortait, l'opération lui infligeait une violente douleur.

Alors qu'elle grimaçait, Bélial fut entourée par les aventuriers qui sortaient leurs divers armes. De là où il se trouvait, Erandel encocha une flèche et prit la démone en joue. Une prêtresse portant une robe marron sortit de sa cachette, son sceptre brillant d'une lumière similaire à celle de la sphère.

– Je te déconseille de te débattre ! prévint la prêtresse. Mon miracle de terre sainte affaiblit toutes les créatures maléfiques qui s'y trouvent, tu ne pourras pas t'en échapper !

– Merde... grogna la barbare. Mais je suis là pour...

– Nous aider ? Certes, mais pas comme tu le penses...

Bélial se retourna péniblement pour dévisager Irma qui affichait une mine satisfaite, teintée de cruauté.

– Tu ne le sais peut être pas, mais le marché des esclaves est un business très lucratif à Griganar ! Et crois moi, tu vas nous rapporter gros!

– Hein ? Vous voulez me vendre ? C'est possible, ça ?

– Que tu es naïve... soupira Irma en secouant la tête. Tu ne t'es pas assez méfiée, et tu t'en mors les doigts ! Dans le monde des aventuriers, les forts et les malins dévorent les plus faibles et les plus bêtes ! Tu nous bats peut être sur le premier tableau, mais quand au second...