Chapitre 67: Aveux (Partie 2)

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Farca fut la première à craquer. Elle recouvrit sa bouche d'une main, mais ne parvint pas à étouffer le rire qui s'en échappait, détournant son regard de honte.
Sieg la suivit, cherchant à retenir un fou rire qui menaçait de se libérer à tout instant en se serrant le ventre.
Perdue et n'ayant pas compris la blague, Bélial se laissa cependant entraînée par les réactions de ses deux amis, commençant à rire plus nettement qu'eux.

N'en pouvant plus, les deux premiers rigolards ne purent plus se retenir, laissant leurs rires résonner dans l'entrepôt, rebondissant sur les murs de pierre. Les larmes leur arrivèrent au yeux alors qu'ils se tordaient sur place. Le gardien se joignit à la bonne humeur en répétant en boucle son expression de joie personnelle qui avait eu raison des nerfs de la naine et du bretteur.

La joie de Farca laissa vite place à un sanglot incontrôlable, hoquetant. Elle s'était montrée forte jusqu'ici, ne se permettant pas de flancher face aux tragédies qu'ils avaient vu durant ces dernières heures, sans parler des moments traumatiques des semaines passées. Quelque chose se brisa en la sang-mêlée, et ses émotions prirent le dessus, horrifiée par ce qui s'était déroulé si récemment. Elle se sentit nauséeuse, sa bile remontait dans sa gorge.

Bélial posa ses mains sur son visage, ses rires se muant lentement en des pleures sonores dont la détresse pouvait être niée par personne. Le désespoir des familles croisées en chemin l'avaient chamboulée, ravivant des blessures dont la douleur elle avait essayé d'ignorer. Elle ne put que compatir avec leur peine et leur rage, et s'en voulait de ne pas pouvoir en faire plus pour ces victimes qui subissaient les machinations du même individu qui lui avait tout pris. Des cris de souffrance étranglés sortirent du plus profond de la barbare.

Face à elle, Sieg sentit son rire s'amenuiser, son intensité déclinant alors que la morosité dominait de nouveau ses traits. Son regard triste fixa un point sur le sol, le scrutant intensément. Un ouragan de sentiments tourbillonnait en lui, mais aucune émotion parvint à prendre le dessus sur son être. Il resta impassible en apparence, mais un seul regard suffisait à affirmer que la façade ne tenait que difficilement.

Adam regarda l'assemblée, remettant en question son idée.

– Protocole D'excuses Enclenché... articula le gardien en baissant la tête.

– Non... soupira Sieg en secouant la tête. Non, tu n'as pas à t'excuser... Tu voulais nous aider, et en un sens, c'est ce que tu as fait... On avait besoin de ça... Nous ne pouvions pas... ignorer...

L'écarlate laissa ses mots mourir en l'air, ne trouvant pas la motivation de finir sa pensée. Il leva la tête pour regarder les demoiselles qui se calmaient, et qui lui firent signe qu'elles étaient d'accord. Ils se laissèrent une minute pour se reprendre, avant que la barbare ne s'adresse à Sieg, ne le quittant pas du regard.

– Tu te sens prêt ? À... Tu sais...

L'épéiste dévisagea sa partenaire, avant d'acquiescer.

– Oui... souffla-t-il. Il est... plus que temps pour moi... De tout vous dire... Mais... Je veux que vous sachiez... Il est possible qu'en entendant ce que j'ai à vous dire... Tout ce que j'ai à vous dire... Vous ne pourriez plus jamais vouloir me revoir... Surtout toi, Bélial...

La jeune femme fronça les sourcils. Elle avait déjà démontré à Sieg qu'elle ne lui en voulait pas pour ses liens familiaux, alors elle ne pouvait pas imaginer ce qui alarmait autant ce dernier. L'épéiste remarqua sa réaction, et décida de commencer par la base.

– Tout d'abord, vous devez savoir une chose à propos de Saga... Comme vous devez vous en doutez, je le connais... Je le connais très bien... Après tout, c'est lui qui m'a élevé...

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant