Chapitre 82:Premiers pas en terres hostiles (Partie 2)

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Ils continuèrent leur chevauché pendant une demi-heure avant d'arriver dans un autre campement. Celui-ci se différenciait du précédent par la présence d'enclos rudimentaires qui encadraient du bétail en plus de chameaux. Peu des personnes présentes étaient armés, et les autres ne semblaient pas rodées pour le combat. Les voyageurs eurent plus l'impression d'entrer dans un village de tentes que dans un avant-poste militaire. Farca releva surtout la présence d'enfants qui jouaient un peu partout sous la surveillance de femmes qui s'occupaient des taches ménagères.

La troupe s'arrêta au milieu de ce campement. Les cavaliers descendirent de leurs chameaux et déchargèrent leurs montures du butin qu'ils ramenaient. Les trois étrangers se réunirent et s'éloignèrent du tumulte pour converser. Aucun d'entre eux ignora le fait qu'ils étaient observés, les amenant à communiquer en danatalien.

– Désolé de ne pas vous avoir demandé votre avis, mais nous devions faire vite pour ne pas manquer cette opportunité, s'excusa Sieg. Mais je savais que les kramars ne prendraient pas de parti dans cette guerre, et qu'ils accepteraient au moins de nous offrir l'hospitalité.

– Ouais, j'ai cru comprendre... grommela Farca. Par contre, Azar m'a bien signalé qu'on devait respecter leurs règles, même s'il ne m'a pas dis ce qu'elles étaient...

Le bretteur dévisagea l'alchimiste avec horreur, ce qui inquiéta ses compagnons. Il se racla la gorge en prenant un air embarrassé.

– Alors, tout d'abord... Je vous déconseille à toutes les deux de leur adresser la parole sans que je sois là... Et même si je le suis, attendez que l'on s'adresse à vous... Azar est un peu plus tolérant que les autres, mais...

Bélial ne comprit pas ce qui pouvait mener Sieg à leur demander une chose aussi absurde, mais Farca fut plus vive d'esprit que la barbare. Elle croisa les bras en foudroyant l'écarlate du regard.

– Vraiment ? s'indigna-t-elle. Parce qu'on est des femmes, c'est ça ? Mais c'est quoi ces coutumes de barbares ? Sans offense, Béli...

– Attends, quoi ? s'écria la démone. On a pas le droit de parler ? Mais c'est quoi ces conneries ?

– Non, vous pouvez parler... Mais seulement si... vous avez... la permission d'un...

Sieg n'eut pas le courage de finir sa phrase. Il avait l'impression de cuir, mais ce n'était pas à cause du soleil. Il chercha une façon de calmer la colère des deux femmes qui le regardaient avec hargne et mépris.

– Les kamars sont très attachés à leurs propres traditions... Alors beaucoup de leurs coutumes sont encore... enfin...

– Les femmes dans la cuisine ou le lit de leur homme, c'est ça ? grinça Farca.

– Même dans mon clan, les femmes étaient mieux traitées... grogna Bélial.

Une de mes anciennes hôtes était une kramar... J'ai vu de pires traitements des femmes, mais je préfère quand même ne pas recommencer l'expérience...

– Même Raya les aime pas, et elle dit qu'elle les connaît !

Transpirant sous l'intensité de leurs regards, Sieg se chercha une façon de mettre fin à la conversation, mais il se doutait qu'il n'améliorerait pas les choses ainsi.

– Je vais essayer de parler à leur chef, mais sérieusement, le mieux que je puisse vous promettre c'est qu'ils ne vous obligeront pas à travailler... bafouilla Sieg. Mais à part ça...

– Attends, on va quand même pas rester avec eux plus qu'une nuit ? le coupa la sang-mêlée. On peut pas juste profiter qu'ils t'aient à la bonne pour récupérer de quoi tenir jusqu'à la prochaine ville et partir demain ?

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant