Chapitre 80: Départ en larmes (Partie 2)

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Le soir venu, l'équipe rentra à l'auberge, fourbue par leur journée de courses fructueuses. En suivant les indications de l'écarlate, ils s'étaient procurés des vêtements adaptés pour la traversé d'un désert ainsi que des couvertures chaudes pour les nuits glaciales. Farca ne revenait pas non plus les mains vides, ayant trouvé des ouvrages traitant d'alchimie qu'elle ne connaissait pas. Du point de vue de la littérature, Adam avait lui aussi trouvé son bonheur en livres portant sur des sujets divers et variés.

Ils dînèrent ensemble sur place pour ne pas avoir à sortir de nouveau. Ils comptaient se coucher tôt, le départ en mer du lendemain leur demandant de se lever avant l'aube. Farca fit les gros yeux à Bélial pour la dissuader de passer la nuit dans la chambre de Sieg, sachant pertinemment bien qu'ils ne dormiraient pas de la nuit s'ils la passaient ensemble. Ils reprirent ainsi la répartition des chambres habituelle et se souhaitèrent une bonne nuit avant d'aller se coucher.

Cependant, malgré la potion qu'elle avait pris en avance, l'alchimiste n'arrivait pas à trouver le sommeil. Après avoir tourné dans son lit pendant une heure, elle s'était levée et rhabillée pour sortir prendre l'air. Ses pas la guidèrent en direction du port où elle contempla la mer sans rien dire, plongée dans ses pensées. Elle était tellement absorbée dans ce qu'elle admirait qu'elle ne remarqua pas que quelqu'un s'était approché d'elle. Elle sursauta presque quand Bonnepioche s'assit à côté d'elle en allumant une cigarette.

– Bien belle soirée, pas vrai ? On n'arrive pas à trouver le sommeil, hein ? Ne me dis pas que c'est parce que je t'ai manqué ?

Farca lâcha un rire sarcastique en s'asseyant à ses côtés.

– Très drôle, Périn... J'avoue que hier soir était sympa, mais ne te fais pas d'illusions... Disons juste... que je n'arrête pas de penser à demain...

– Tu n'as pas envie de les quitter, pas vrai ? devina aisément le capitaine. Je te comprends, ça a l'air d'être un bon groupe, en plus de Sieg ! Mais tu sais, rien t'oblige à partir ! Et puis, je sens qu'ils vont avoir besoin de toi.

– Je sais... soupira Farca en se penchant en arrière pour observer les étoiles. Mais je dois poursuivre mes recherches... Ils m'ont redonné le courage de courir après mon rêve, alors je ne peux pas risquer ma vie inconsciemment avant de l'avoir atteint... Ce n'est que comme ça que je vais pouvoir honorer la mémoire de a mère...

– Ah ouais ? Tu penses que c'est la seule façon ?

Interpellée par le ton employé par Bonnepioche, la sang-mêlée se tourna vers lui avec agacement.

– Vraiment ? Parce que tu connais une autre façon, peut-être ? Je t'écoute, dis moi tout !

Voyant que Farca bouillonnait sur place, Bonnepioche scruta l'horizon un instant avant de répondre.

– Dis moi, tu sais pourquoi ta mère aidait les gens alors qu'elle cherchait aussi le Laboratoire des Origines ?

– Hein ? Mais c'est évident ! Elle avait besoin d'argent pour ses recherches ! Et comme personne voulait la financer, elle a du travailler pour avoir des fonds !

– Tu as une vision bien triste de ta mère... ricana Bonnepioche. Tu pensais vraiment qu'elle se démenait autant pour les autres juste pour son intérêt personnel ? Tu as tout compris de travers ! Elle n'aidait pas les gens pour trouver le labo, mais l'opposé ! Elle voulait localiser le laboratoire car elle pensait que le savoir qui y était contenu permettrait d'améliorer le monde ! De gommer les inégalités et le malheur ! Tout ce qu'elle faisait, c'était par amour pour les autres, qu'elle les connaissait ou pas ! Quand on avait besoin de son aide, elle répondait toujours présente et ne lâchait pas l'affaire avant d'avoir réglé le problème ! Et je ne l'ai jamais vu demander d'argent pour ses services si ses patients n'avaient pas les moyens de se les payer ! Ta mère était une vraie sainte !

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant