Déicide - Volume 1 - Défier le destin

Chapitre 77: Le langage des poings (Partie 2)

Bélial grimaça, voyant que Jan avait complètement changé de mouvements, bougeant selon un rythme différent. Elle fit une balayette quand elle pensa qu'il avait placé tout son poids sur une jambe, mais ce fut elle qui se retrouva au sol quand il contra son action avec une aisance déconcertante. Bien que sonnée en se cognant la tête au sol, elle eut la présence d'esprit de rouler sur le côté pour éviter que son adversaire ne l'écrase en se jetant sur elle. À peine commençait-elle de se relever que le champion revenait à la charge, réussissant à la saisir à la taille.

Il se redressa, soulevant Bélial qu'il serrait dans ses bras. Il resserra son emprise sur elle, commençant à lui faire mal. Elle donna des coups de pieds dans son ventre pour le faire lâcher prise, mais il ne sembla pas sentir les frappes qui manquait de force à cause du manque d'amplitude de mouvement. Elle se mit à lui porter des coups à la tête plus efficaces, mais elle ne parvenait pas à le faire chanceler. Lassé de ses assauts, Jan se laissa tomber en avant, percutant le sol avec force en utilisant le corps de Bélial comme coussin pour amortir le choc. La démone en perdit son souffle, perdant de précieuse secondes à s'en remettre.

Avant qu'elle eut le temps de récupérer, elle sentit une main la retourner sur son ventre. Son bras fut saisi et plaqué contre son dos, limitant ses mouvements. Jan appuya son genoux contre le bas du dos de la démone, la forçant dans cette position.

– Serait-ce déjà la fin de ce combat ? s'écria l'annonciatrice. Notre champion va-t-il l'emporter ? Si Bélial ne se dégage pas dans les prochaines sept secondes...

La démone ignora la voix irritante qui résonnait dans l'arène pour réfléchir. Le problème auquel elle était confrontée n'était pas tant la force écrasante de Jan, ni même son corps imposant. Ce qui avait autant mit la barbare en difficulté était son expérience. Elle avait plusieurs fois calculé quel serait le comportement de son adversaire, mais il changeait sa façon de bouger dès qu'elle tentait d'attaquer. Il arrivait à deviner les actions de la jeune femme aussi facilement qu'elle le faisait avec d'autres combattants et parvenait à lui tendre des pièges en lui faisant croire qu'il baissait sa garde. Bélial comprenait à présent qu'elle était face à un combattant qui avait une maîtrise du combat supérieure à la sienne.

Elle fut tenter de déployer ses pouvoirs pour équilibrer le rapport de forces, mais elle se retint. Ce n'était pas par respect pour les règles de l'arène, mais parce qu'elle voyait en ce combat une opportunité. Elle savait que Tyrian serait beaucoup plus fort la prochaine fois qu'elle le verrait par rapport à leur dernière rencontre. Elle devait apprendre à affronter des adversaires plus forts qu'elle, s'habituer à être en position de faiblesse par rapport à eux, pour mieux vaincre. Utiliser son obscurité ici ruinerait cette occasion.

Résolue à ne pas abandonner, Bélial commença à forcer sur son bras dans son dos. Jan raffermit sa prise sur celui ci, essayant de faire céder la barbare en la menaçant de lui casser le bras, mais elle lui résista. Péniblement, ses jambes bougèrent. Elle se mit lentement à genoux alors que le décompte approchait de la fin. Quand elle entendit l'annonciatrice hurler neuf, elle se redressa, déséquilibrant Jan qui tomba en arrière en la lâchant.

Fatiguée, Bélial ne se laissa pas le temps de reprendre son souffle et se releva. Elle se mit en garde devant Jan qui se dressait déjà sur ses jambes.

– Tu me rassures ! riait-il. J'avais peur que ce serait trop facile ! Montre moi donc ce que tu as dans le ventre, petite !

Il courut vers elle, sa position indiquant qu'il allait la frapper au visage, mais Bélial se doutait que c'était une feinte. Elle avait calculé qu'il attendait sa riposte pour porter sa vraie attaque, mais elle décida de le surprendre à son tour. Bélial comprenait qu'elle donnait l'image d'une guerrière qui aimait porter des coups, et c'était ce qu'elle avait fait jusque là. Cependant, ce n'était pas tout ce dont elle était capable.