Chapitre 88: Au fonds des ténèbres (Partie 1)

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Prudemment, Sieg approcha de la porte et en érafla la surface du bout des doigts. Il chercha le moindre indice sur ce qui pouvait les attendre, mais l'explosion causée par Farca avait balayé le moindre symbole qui aurait pu se trouver là. Résigné, il posa ses mains sur chaque battant de la porte et poussa dessus. À sa grande surprise, ils bougèrent facilement, mais ce ne fut pas pour la raison qu'il pensait. Les gonds de la porte ayant été vaporisés, plus rien retenait les portes qui tombèrent en arrière, se brisant dans un capharnaüm absolu et une volute de poussière.

– Ah bah bravo ! ricana Farca. C'est du joli !

Adressant à l'alchimiste un signe impossible à décrire sans être grossier, l'écarlate s'avança dans la chambre principale en chassant la poussière avec sa magie de vent, arme en main. Talonné par le reste de l'équipe, il scruta la pièce qui débordait de richesses.

Des pièces d'or brillaient dans des coffres énormes tellement remplis qu'il était impossible de les refermer. Des diamants scintillaient parmi des bijoux entassés aux quatre coins de la salle. D'immenses statues richement décorés, ornées de pierres précieuses, semblaient veiller sur le repos de celui qu'elles gardaient. Au fonds de la pièce, sur un autel surélevé entouré de braseros allumés, un sarcophage trônait, dominant toute la salle tel un souverain méfiant. Sur le mur derrière lui se trouvait une représentation volumineuse d'un œil dont la pupille était recouverte par un voile.

– Au moins, les kramars vont y trouver leur compte... grommela Hakim en examinant les richesses. Mais à quel prix...

– Je compatis avec ta peine, mais il y a des enjeux plus importants que votre besoin de richesses ici... rappela Sieg. La priorité pour le moment est le livre, et...

Le bretteur se figea, se tournant lentement vers ses compagnons.

– Heu... Quelqu'un se souvient de son titre ? Je ne me souviens pas...

– Bah... souffla Farca en se grattant la tempe.

– Heu... lâcha la démone en baisant les yeux, dessinant dans le sable avec la pointe de son pied.

– En fait... Nous ne nous souvenons plus de son titre... dévoila Kasim avec gêne. Nous nous souvenons juste de son sujet...

Pas un pour rattraper l'autre, ici...

– Magnifique... grinça Sieg en posant sa main sur son visage. Ça va être simple à trouver, si on doit vérifier ce qu'il y a d'écrit dans chaque livre ici...

– AINSI DONC, C'EST POUR UN DE MES LIVRES QUE VOUS TROUBLEZ MON SOMMEIL ! VOILA QUI EST INTÉRESSANT !

L'expédition se tourna comme un seul homme vers la tombe, armes en mains. Ils s'étaient doutés que le maître des lieux n'apprécierait pas d'être ainsi dérangé. Ils virent du sable émerger du sarcophage, volant devant lui et forma une tornade. Le sable se solidifia peu à peu en une forme plus compacte, celle d'un corps décharné qui tombait en lambeaux, couvert de bandages grisonnants dont les bouts pendaient. Des orbites vides semblaient scruter le groupe. La momie ouvrit sa bouche dotée de dents pourries par le temps et s'avança en s'adressant à eux.

– VOILA BIEN DES SIÈCLES QUE JE N'AI RENCONTRÉ DE VIVANTS ! CECI EST VRAIMENT... VRAIMENT...

– Tenez vous prêts prévint Sieg qui irradia sa lame de lumière.

– MAGNIFIQUE ! s'écria la créature en se dandinant, les mains jointes à côté de son visage. OH, QUE J'AI MANQUÉ CECI ! POUVOIR ENFIN CONVERSER AVEC QUELQU'UN QUI PEUT ME RÉPONDRE ! TU N'ES PAS D'ACCORD, TOUTAKAR ?

Abasourdie, l'équipe suivit le regard de la momie qui fixait une des plus proches statues. En faisant attention, ils purent remarquer que toutes les statues avaient des visages dessinés à la va-vite, représentant différentes émotions.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant