Déicide - Volume 1 - Défier le destin

Chapitre 40: Thérapie naine (Partie 1)

La tenancière remit sa capuche sur la démone et appela son fils. elle lui ordonna de porter Bélial et de la suivre. En sortant, Gisèle balaya les questions de ses employés qui lui demandaient ce qui s'était passé et monta à l'étage. Elle se dirigea vers la chambre de Bélial et Farca et frappa à la porte.

– Je suis occupée, revenez plus tard, répondit une voix étouffée de l'autre côté..

– Non, maintenant ! commanda Gisèle avec fermeté.

Une réponse en nain se fit entendre, suivi du bruit de flacons que l'on rangeait rapidement, conclu par celui d'un gaz qui se dispersait. Farca finit par ouvrir la porte en enlevant un masque. Gisèle sentit brièvement une étrange odeur qui se dissipa rapidement.

– Là ! s'exclama Farca avec humeur. Comme je vous l'ai dis hier, ne vous inquiétez pas pour les odeurs, j'ai de quoi...

Elle se tut en voyant qu'Adrien était présent, chargé d'un poids qui montrait l'urgence de la situation.

– Son lit est à droite ! déclara Farca en ouvrant la porte en grand.

La barbare fut posée sur son lit et l'alchimiste se porta tout de suite à son chevet.

– Mais merde, qu'est ce qui lui arrivé ? demanda-t-elle.

– Moi, répondit sèchement Gisèle en indiquant à son fils d'attendre dehors et chasser les oreilles indiscrètes.

– De quoi ? éructa Farca alors que la propriétaire des lieux s'asseyait sur l'autre lit en joignant ses mains sous son menton. Mais pourquoi ? Et surtout, comment ?

Gisèle réprima un rire et précisa que l'on ne confiait pas une auberge avec un tel secret à juste n'importe qui. Sa famille suivait un entraînement unique au cas où le pire devait arriver.

– Quant au pourquoi, si je vous dis Raya, ça vous évoque quoi, exactement ?

Farca fronça les sourcils, perdue. Elle prit une chaise qu'elle traîna devant Gisèle et s'assit dessus pour la dévisager.

– Non, et vous avez intérêt de me dire ce que ça veut dire... menaça presque la sang-mêlée.

– Vous d'abord. Est ce que Bélial a vécu...

– Ma question en premier, la coupa Farca.

Gisèle se pencha en avant et posa sa main sur l'épaule de la sang-mêlée.

– J'ai été entraînée par le royaume dès mon plus jeune pour neutraliser les menaces potentielles, lui exposa l'aubergiste. J'ai juste eu besoin de toucher la démone pour la neutraliser. Vous êtes sûre de vouloir jouer à ce petit jeu ?

– Pas mal... reconnut platement Farca. Moi, tout ce que je peux faire, c'est nous endormir toutes les deux rien qu'en bougeant mon pouce...

Farca leva la main, montrant qu'elle tenait une petite bombe qu'elle avait déjà enclenché.

– D'accord, nous ne serions pas très avancées après ça, mais je suis assez sûre que Sieg sera déjà rentré quand nous nous réveillerons, enchaîna la naine. Sans oublier Adam qui se trouve dans la pièce d'à côté et qui pourrait être alerté par un bruit suspect. Et contrairement à votre fils dehors, il n'est pas du genre à piquer du nez à cause d'un petit gaz soporifique...

Gisèle défia Farca du regard un moment avant de lâcher prise et se pencher en arrière.

– Vous ne lâchez vraiment rien, vous les nains...

– Pas quand il s'agit de choses qui ont de la valeur à nos yeux, précisa l'alchimiste sans ôter son pouce de son explosif. C'est quoi Raya ?

Gisèle sourit, impressionnée par la force de caractère dont la naine venait de faire preuve.