Chapitre 95: Un combat blasphématoire

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Tirant le prince Koron par le bras, Sieg arpenta les couloirs aux murs tremblants du palais. Les coups de Narcission résonnaient dans toutes les directions, faisant vriller leurs tympans. Ils se couvraient le visage pour se protéger du sable porté par de violentes bourrasques, un contre coups du sort que lançait Ahmés.

L'écarlate trouva enfin les gardes qu'il cherchait. Ces derniers pointèrent leurs armes sur eux en les remarquant, mais les baissèrent vite en reconnaissant le prince.

– Ordure ! hurla un d'eux. Relâche le prince immédiatement sale...

– Cessez de dire des sottises ! le coupa Koron en se libérant de la prise de Sieg et en marchant vers ses hommes. Sans lui, je serais sans doute mort quand cette horreur est apparue ! Je ne dois ma survie qu'à ses faits et... au sacrifice de...

La voix de Koron s'étiola alors qu'il détournait son regard. Un garde remarquant qu'il serrait un poing tremblant si fort qu'il s'en faisait saigner.

– Toutes mes condoléances, votre altesse... Non, votre Majesté... Vous vous devez de survivre pour l'avenir de Taouy. Si seulement cette maudite barrière de sable voudrait juste...

Sieg désigna le sable qui tournoyait autour du palais, enfermant tout ce qui se trouvait en son sein.

– Cette barrière est la seule chose qui protège encore le peuple de la rage de ce déchu ! Si elle tombe, ce seront des milliers d'innocents qui perdraient la vie, rien qu'aujourd'hui ! Nous devons vaincre ce cauchemar ici et maintenant, sinon il ne restera plus de nation à gouverner !

– Il a raison ! reconnut Koron. Réunissez tout les hommes que vous pourrez trouver ! Des étrangers sont déjà en train de se battre contre cette chose pour nous gagner du temps, nous apporterions le déshonneur sur notre pays si nous crachions sur leurs efforts ! Une fois que nous aurons réuni assez de soldats, nous leur prêterons main forte ! Dépêchez vous !

Galvanisés par le discours de leur futur roi, quelques gardes se mirent à courir. D'autres restèrent avec le prince pour le protéger, sa survie étant devenue leur priorité absolue. Koron se retourna vers Sieg et le vit courir en direction du Déchu qui perpétuait son massacre.

– Bonne chance, étranger...

***

L'écarlate se rua dans les couloirs qui tombaient peu à peu en ruines à la recherche d'un escalier. Quand il en trouvât un, il gravit les marches quatre à quatre vers son sommet. Il ne se souciait pas d'arriver là où se trouvait exactement le Déchu, ce dernier se mouvant trop vite pour être aisément rattrapé. Il cherchait à gagner le plus de hauteur possible, afin de le localiser et retrouver la trace de ses compagnons. Depuis les toits, il lui serait aisé de les rejoindre et les épauler.

Il déboula sur le sommet d'une tour, découvrant une réserve jonchée de caisses et tonneaux. Sieg se rua vers une fenêtre et scruta ce qui se passait dehors. Il vit la forme massive de Narcission se dessiner dans la tempête, à seulement quelques mètres de lui. Les yeux du Déchu se tournèrent vers l'humain qui ne s'était pas attendu à croiser la route du dieu aussi vite.

En voyant le Déchu lever son bras, Sieg courut en arrière et s'engouffra dans les escaliers juste à temps pour échapper à sa frappe. Narcission balaya la pièce dont les débris s'écrasaient sur ce qui restait du palais plus bas. Quand il fut certain que plus rien risquait de lui tomber dessus, Sieg ressortit de sa cachette et insuffla des flammes autour de sa lame, défiant du regard le dieu qui le toisait du regard.

– Je suis vraiment trop con... grimaça le bretteur en affrontant son titanesque adversaire.

Narcission écrasa sa main sur la tour dévastée qui commença à se disloquer. Sieg évita le coup en faisant un pas de côté, son mouvement ayant été rendue plus vif par l'électricité qu'il avait fait parcourir dans son corps. Il lui restait encore un peu de pouvoir divin, et il comptait le mettre à profit. L'écarlate sauta sur la main du déchu et commença à remonter son bras. Il planta sa lame dans le bras de l'horreur pour la déstabiliser et vit du coin de l'œil sa seconde main l'approcher, prête à l'écraser.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant