Chapitre 23: Apparats de légendes

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La révélation de Farca rendit une partie de son auditoire dubitative.

Les bandits en restèrent sans voix. Même eux, ils avaient entendu parler de ces créatures qu'on surnommait parfois les serpents solaires. Les dragons rubis étaient les seuls membres de leur race à ne pas avoir d'autres membres qu'une majestueuse paire d'ailes, si bien qu'ils ressemblaient à d'immenses serpents ailés.

Si la plupart des dragons avaient des écailles qui faisaient parfois la taille d'assiettes, celles des dragons rubis étaient si petites qu'elles étaient presque indiscernables, donnant l'illusion d'une peau de serpent. Et contre toute attente, chaque écaille d'un dragon rubis était aussi résistante que celles de leurs congénères, voir même plus.

Cette particularité permettait aux dragons rubis de se mouvoir avec agilité et flexibilité, les rendant aussi souples qu'ils étaient résistants. Il n'était d'ailleurs pas possible de glisser d'arme sous leurs écailles pour les blesser, comme on aurait fait avec les autres. On disait de cette espèce qu'elle était la plus dure à blesser.

– Parait qu'il faut qu'un aventurier de rang huit ou plus utilise ses meilleures attaques pour les percer... souffla Yolop.

– Terrible...

Comprenant que les vêtements de Sieg faisaient plus que juste attirer le regard, Bélial les regarda attentivement. Elle finit par voir qu'ils n'étaient effectivement pas ordinaires, de petites écailles étant attachées entre elles avec une précision presque microscopique. Devant autant de regards ahuris, Sieg dû s'expliquer.

– Il y a trois ans, j'ai participé à une expédition à Danatal qui avait pour but de terrasser un dragon rubis qui était sortit de son sommeil millénaire et dévastait tout sur son passage. On était plus de cent cinquante, aussi bien des aventuriers de haut rang que de puissants soldats gradés dans l'armée du pays, mais seule une trentaine d'entre nous avait survécu. Quand le moment était venu de nous récompenser, j'avais juste demandé à ce qu'on me remette une partie de ses écailles. Vu la taille de la créature, personne n'y avait vu d'inconvénients. Je suis ensuite allé voir la plus grande tisse-magicienne du monde, et j'ai réussi à la convaincre de me tailler cette tenue.

Sieg s'interrompit un moment pour tartiner du pâté sur un morceau de pain, mordit dedans et continua.

– Il lui a fallut plus de deux ans pour l'achever, et la moitié des écailles que j'avais apporté ont servis au paiement, mais ça en valait le coup. Elle m'avait expliqué qu'elle avait créé le fil qui reliait les écailles entre elles en puisant dans leur essence magique elle même. On parle peut être de tissage ici, mais en fait, elle les a surtout attachées entre elles par magie. Résultat, je porte ce chef-d'œuvre depuis six mois, et je n'en suis pas mécontent!

Farca trouvait le terme approprié, bien qu'elle jugeait son apparence trop extravagante à son goût. Il faudrait une force titanesque pour qu'une lame ou une pointe puisse traverser ce vêtement souple et léger à la solidité d'une armure lourde en mithril.

Cependant, Sieg fut le premier à reconnaître qu'il n'absorbait pas aussi bien les chocs contondants. Un coup de poing ordinaire au ventre n'aurait aucun effet, par exemple, mais il était certain qu'il sentirait quelque chose si c'était Bélial qui l'attaquait sérieusement. C'était pourquoi il restait toujours en mouvement en combat, évitant autant que possible les attaques. S'il ne se prenait pas de coup direct, sa tenue pouvait le protéger de la plupart des blessures.

– Enfin bon... soupira Sieg en essayant de changer de sujet. Ce n'est pas comme si je suis le seul qui porte quelque chose de valeur... N'est ce pas, madame je me promène avec un sac de Vincerent comme si c'était la dernière mode ?

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant