Déicide - Volume 1 - Défier le destin

Chapitre 41: Héritage criminel (Partie 2)

Sieg s'apprêtait à prendre la parole quand le plafond explosa au dessus d'eux. Troublés, tout le monde se jeta à terre pour échapper à l'éboulement qui brisa la table et traversa le sol. Il fallut à l'assemblée quelques secondes pour se remettre du choc.
Maurice inspira pour accuser Wilma de traîtrise, mais apprit vite qu'il avait tort. Face à lui, sa rivale titubait en arrière, déstabilisée par ce qui se passait. Deux de ses hommes venaient de profiter de la confusion pour poignarder leurs collègues, et une scène similaire se déroulait à présent dans les rangs de Maurice.
Grimaçant, Sieg empoigna son arme, mais eu du mal à la tirer du fourreau. Avec une prise encore mal assurée sur son épée, il la pointa vers les traîtres en se rapprochant de Maurice qui sortait deux longues dagues de sous sa veste.

– Je peux savoir à quoi vous jouez, bande de tocards ? aboya Maurice. Parce que si vous pensez pouvoir me faire la peau, vous êtes encore bien loin du compte !

– Et si on réfléchissait plutôt à comment s'échapper, au lieu de simplement faire les malins ? lui souffla Sieg. Dans mon état, je ne suis pas certain de t'être une grande aide...

– Il a raison, boss... affirma Zanita près d'eux. Mieux vaut se tirer d'ici avant qu'ils aient le temps de  nous coincer ici...

– Vous en faites pas, les gamins ! Je ne suis pas assez rouillé pour me laisser malmener sans rien dire ! Et puis...

Un hurlement de douleur attira leur attention vers Wilma qui ripostait déjà. Elle attrapait au vol un éventail qui lui revenait après avoir entaillé une gorge. Elle s'approcha de ses agresseurs d'un pas furieux, sa rage bouillonnant autour d'elle. Sa mine féroce intimida ceux qui venaient de la trahir, et ceux qui lui étaient encore fidèles se postèrent autour d'elle.

– Alors comme ça, vous me trahissez ? fulmina Wilma. Et vous pensiez que vous alliez vous en tirer comme ça, misérables larves ? Vous allez me supplier de vous achever ! J'ai une place de choix dans ma salle de torture avec vos noms dessus !

– Tu vois, elle non plus, elle n'a pas encore dis son dernier mot... ricana Maurice. Ça m'aurait étonné, aussi...

– Je ne penses pas que ce sera assez...

Sieg désigna les ombres qui bougeaient dans les balcons alentours. Il pouvait entendre le son de cordes qui se tendaient, révélant que des archers les tenaient enjoue. Il sentit aussi des vibrations magiques, lui indiquant qu'il y avait aussi des magiciens impliqués.
Alors que Maurice grinçait des dents, les portes s'ouvrirent au fonds de la salle. Vinia en passa le seuil, flanquée de plusieurs aventuriers, son regard perçant se plaçant bien vite sur un épéiste écarlate dont la surprise la remplissait de joie. Elle fit un geste, et les aventuriers se dispersèrent pour marcher vers la scène sans leur laisser d'ouverture. Un coup d'œil rapide vers les coulisses révéla au bretteur que deux autres groupes les prenaient en tenaille.

– Mais merde, ils foutent quoi, les gars dehors ? pesta Maurice.

– Ça dépend... lâcha son fils avec nonchalance en marchant calmement vers Vinia. Soit ils sont morts, soit ils obéissent à mes ordres et s'assurent que personne d'autre ne se pointe...

Sidéré, Maurice resta sans voix avant de laisser sa hargne déformer son visage. Il se serait rué sur sa progéniture pour lui arracher les yeux si Sieg ne le retenait pas, sachant que le moindre faux-pas mènerait les tireurs embusqués à les cribler de flèches et de sorts.

– Junior ! hurla Maurice. Mais qu'est ce que tu fous, p'tit con ? Tu te retournes contre ton propre père ?

– Et ça t'étonne ? ricana son fils. Tu m'as fait comprendre que t'allais pas me laisser ton empire, alors j'étais obligé de te le prendre... Tu t'es même pas rendu compte que j'étais en train de retourner tes hommes contre toi ! Tu croyais qu'ils t'avaient abandonné juste comme ça ?