Chapitre 48: Désagréments de voyage

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Tous les regards se tournèrent vers l'aventurier qui venait de s'adresser ainsi aux deux combattants.
Il était jeune, la vingtaine à peine atteinte, et fixait son entourage avec des yeux turquoise bouffis d'orgueil. Il glissa sa main gantée dans ses cheveux d'un brun pale avec un mouvement que même Sieg trouvait absurdement exagéré. Il s'approcha de Bélial et son partenaire, portant fièrement sa reluisante armure en mythril qui ne semblait pas avoir servi jusqu'à ce jour.

– Vous savez vous donner en spectacle ! commenta l'aventurier avec suffisance. Seriez vous une troupe de saltimbanques ? Voilà une activité qui aiderait à vous payer une nuitée à l'auberge, si vous ne trouvez pas de missions !

Bélial dévisagea l'inconnu avec incompréhension, ne voyant pas où il voulait en venir. Elle se demandait s'il essayait d'être insultant, car il échouait lamentablement si c'était le cas. Les autres voyageurs fixaient en effet le jeune homme en armure avec effarement, et les aventuriers semblaient honteux d'être vus en sa compagnie.
Sieg examina son armure et reconnut le blason gravé dessus.

– Vous êtes de la maison Nolasia, n'est ce pas ? releva ce dernier. Dois-je en déduire que vous êtes Trévor Nolasia, le plus jeune fils du comte Nolasia ?

Le jeune aventurier ne cacha pas son étonnement d'avoir été reconnu si facilement et s'adressa à l'écarlate.

– Je vois que la réputation de ma famille n'est pas à refaire ! En effet, vous avez l'illustre honneur de vous adresser à un membre de la maison Nolasia ! se présenta Trévor d'un ton hautain. J'ai décidé de mettre mes incomparables talents au service du peuple, mais je trouve l'armée suffocante avec ses règles trop rigides, alors je suis devenu aventurier ! Je vous en prie, ne me remerciez pas !

Farca se sentit nauséeuse face à l'attitude de cet homme. Elle avait l'habitude des individus imbus de leurs personnes, mais ce jeunot semblait absolument horripilant.

La démone s'approcha de Trévor qui fit un pas en arrière de surprise, avant de se souvenir de son statut et de se donner une façade noble et assurée.

– Alors t'as aussi été engagé pour la sécurité ? C'est drôle, je t'avais pas encore vu dans le coin ! indiqua la barbare en haussant un sourcil.

Le jeune noble regarda avec dégoût la main qui lui était tendue, ne la serrant qu'entre son pouce et son index.

– Cela va de soit... répondit il en grimaçant. Je n'allais pas me rabaisser à faire des rondes comme un simple va-nu-pieds ! Je laisse ce genre de taches ingrates aux grouillots ! Mon temps précieux est mieux employé à la sécurité des autres nobles présents dans ce convoi ! Je me dois donc de rester à leurs côtés pour veiller sur eux !

La barbare regarda les aventuriers qui faisaient de leur mieux pour masquer leur aversion pour Trévor, sans grand succès.

– Ah OK, je comprends mieux ! s'exclama Bélial. T'es une p'tite lopette qui a trouvé une astuce pour éviter le combat !

Un vrai planqué...

Farca eut du mal à réprimer son fou rire en voyant la réaction du noble insulté. Son œil droit clignait de façon incontrôlable, comme si son être entier rejetait ce qu'il venait d'entendre, jugeant que personne ne serait assez sot pour l'insulter. Il se détourna de Bélial, décidant d'oublier son existence, et s'adressa à Sieg.

– Ainsi donc, vous avez su reconnaître ma glorieuse lignée en me voyant !

– Grâce à vos armoiries, reconnut Sieg. J'ai déjà rencontré votre père et votre frère aîné Jinar par le passé. Ils m'avaient confié une mission mémorable.

– Oui, je peux l'imaginer... soupira Trévor. Père et Jinar ont toujours eut la mauvaise habitude de se rabaisser à parler avec des verm... des individus sans titres... Ils ne devraient pas perdre leur temps avec des moins que rien, et s'adresser à des figures plus dignes de notre rang...

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant