Chapitre 81: Retour en Seralin (Partie 2)

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Le voyage en mer approcha de sa fin sans encombre. Vania et Ramia ayant veillé au grain tout du long, ils avaient pu éviter de potentielles menaces. Bélial avait bien suggéré de temps en temps de prendre plus de risques, notamment quand il s'agissait de monstres marin ou de pirates, car elle avait envie de faire parler ses poings. Elle fut à chaque fois ramenée à l'ordre par Sieg qui lui rappela qu'ils étaient pressés, et organisait régulièrement des séances d'entraînement au combat avec elle pour la détendre.

Les côtes de Taouy se profilèrent enfin à l'horizon, causant l'excitation de la démone qui ne tenait plus en place. Ils eurent du mal à la calmer, devant lui expliquer qu'ils devraient de toute façon attendre la tomber de la nuit avant de pouvoir débarquer.

Sieg décida de faire patienter son équipe en leur expliquant ce qu'il savait de la guerre civile qui ravageait Taouy, rendant le pays dangereux à visiter. Installés dans la cabine du capitaine qui écoutait lui aussi l'exposé, ils parlèrent de la situation politique du pays des sables.

– Il y a six mois, l'actuel souverain est tombé gravement malade, l'affaiblissant au point qu'il ne peut plus actuellement régner. Ses ministres se chargent de faire tourner le royaume en attendant que le prochain roi soit couronné. Le problème, c'est qu'à Taouy, ce n'est pas forcément l'aîné qui hérite du trône. Le fils le plus méritant aux yeux de l'ordre de Jarka, un groupe composé de cinq personnes influentes dans le pays, deviendra roi. Il suffit que trois membres du conseil choisissent un héritier pour qu'il obtienne la couronne. Enfin, ça, c'est seulement s'il y a plus d'un prince...

– Bah je vois pas où est le problème ! intervint Farca. Ils choisissent un des princes... Combien il y en a, d'ailleurs ?

– Deux. Les princes Aram et Koron. Et avant que tu me le demande, ils n'ont pas de sœur. Non pas que Taouy serait gouverné par une femme, ils sont bien trop attachés à leurs coutumes ancestrales.

– T'étais là pour les aider à les créer ? Je déconnes, me regarde pas comme ça ! plaisanta Farca. Bon, ben c'est facile, alors ! C'est pas comme si un membre de l'ordre avait le droit de ne pas voter, hein ?

– En effet. De ce que je sais, deux d'entre eux ont toujours préféré Aram, et deux autres sont des partisans de Koron. Le cinquième est neutre, mais doit tout de même faire un choix. Le problème, c'est qu'il a justement disparu peu de temps après que le roi soit tombé malade.

– Hein ? Il a disparu ? Juste comme ça ?

– Personne sait ce qu'il est advenu de lui. Et s'il existe une procédure pour remplacer un membre de l'ordre quand l'un d'eux meurt, il n'a jamais été prévu qu'un d'entre eux disparaisse pile quand un vote doit avoir lieu. Et c'est là que les choses ont commencé à partir de travers...

L'écarlate fit une pause pour permettre à Bélial d'entendre le résumé personnalisé de Raya, n'ayant pas tout compris à la première écoute. Quand elle fit signe qu'elle était prête, il reprit.

– Tout d'abord, l'ordre et les habitants n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la marche à suivre. Doivent ils retrouver le membre disparu, ou en nommer un nouveau ? À cela s'ajoute le souci de qui nommer s'ils devaient désigner quelqu'un. Il est de base ardu de trouver un nouveau membre, car le poste est convoité pour son prestige, mais comme une élection doit avoir lieu dans l'immédiat, les membres actuels de l'ordre se montrent particulièrement récalcitrants à l'idée de donner le vote décisif à une personne en qui ils n'ont pas confiance. Les aramistes ne veulent pas de quelqu'un qui sera du parti de Koron, et les koronistes refusent quelqu'un qui serait fidèle à Aram.

– Bah... Ce n'est pas le genre de problème qu'ils auraient à chaque fois qu'ils doivent trouver un nouveau membre ? s'étonna Farca. Pourquoi ce n'est la merde que maintenant ?

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant