Chapitre 17: Un partenaire excentrique

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Sieg commença à expliquer  la stratégie à employer pour rejoindre Taouy.

– Bon, comme tu dois déjà le savoir, la frontière terrestre est fermée, donc ce n'est pas une option viable. Ils ont aussi fermé leur autel des voyages, ça montre à quel point ils sont prudents...

– C'est quoi ? interrogea Bélial en penchant sa tête sur le côté. J'en ai jamais entendu parlé...

– Ah, oui... soupira l'écarlate. C'est un dispositif qui peut être trouvé dans toutes les capitales. Si on a un talisman adapté, on peut utiliser un autel pour se téléporter à un autre. C'est un moyen efficace de parcourir de très grandes distances, mais les talismans coûtent très chers et sont durs à fabriquer, alors seule une élite ou des personnes débrouillardes peuvent les utiliser.

– OK... articula lentement la barbare. J'ai pas tout compris, mais bon...

– Bon, reprenons... se lamenta le bretteur. Ce qu'il faut savoir, c'est que le pays ne peut pas se permettre d'interrompre tous ses échanges avec l'étranger. C'est surtout le cas du marché des armes, car les combats les usent rapidement. C'est pourquoi une partie du trafic maritime continue encore.

– Oh... réagit la démone avant de froncer les sourcils. Ça veut dire quoi, manitime ?

– Hein ? s'effara Sieg. Ça veut dire que ça passe par la mer... Tu sais, avec des bateaux...

L'expression vide de Bélial indiqua à l'écarlate qu'elle ne comprenait pas du tout de quoi il voulait parler. Raya en profita pour se moquer.

Alors là, tu perds ton temps ! Elle a grandis dans les montagnes, elle va pas comprendre ce que tu veux dire !

– Bon... Passons... éluda l'épéiste. Mais tu dois garder en tête qu'un voyage en mer peut être long... Le temps que tu arrives, il est possible que tes cibles soient parties !

– C'est bon ! annonça la démone. Ce connard de Saga a dis qu'il préparait un truc là bas dans trois mois !

Bon, il ne te reste plus... qu'à... Il a quoi là, Sieg ?

L'écarlate fixait Bélial avec des yeux parfaitement ronds qui inquiétaient la démone. Il se saisit alors des bras de la jeune femme et l'interrogea tel un dément.

– Saga ? Tu as bien dis Saga ? Tu es sûre de toi ? À quoi ressemblait-il ?

Bélial essaya de se dégager, mais Sieg la tenait avec plus de force qu'elle l'aurait cru. Elle aurait pu se libérer si elle y mettait plus de forces, mais la jeune femme estimait qu'elle avait une dette envers l'épéiste, alors elle préférait ne pas lui briser un membre.

– Hé ! Mais tu vas te calmer ? s'énerva la barbare.

– Me calmer ? s'égosilla l'écarlate en retenant un rire fou. Tu me dis que tu as peut être rencontré l'homme que je cherche depuis cinq ans, et tu voudrais que je sois calme ?

Quoi ? Sieg essaye aussi de trouver Saga ? Un tel hasard, j'ai du mal à le croire...

– Ben... Il faisait sombre, et il portait une capuche... bafouilla la démone. Je sais pas à quoi il ressemble...

Le bretteur lâcha la barbare et se mit à tourner en rond en agitant les bras sous le regard effaré du démon.

– Raaaah ! C'est pas vrai !

Il finit par s'arrêter, dos tourné à Bélial, et demeura silencieux. Il fixait un point de l'horizon qu'il était le seul à apercevoir, plongé dans ses pensées.
Quand Bélial se demandait si elle devait l'interpeller, il se claqua violemment les joues, agita la tête, inspira profondément, et se retourna vers elle.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant