Chapitre 92: L'arcaniste

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–Vous êtes tous complètement barjots, c'est pas possible !

– Tais toi et cours ! Si on ne veut pas que nos actes ne servent à rien, on doit rattraper Saga !

Courant les les escaliers vers leur proie, Farca ne s'était pas retenue de houspiller ses compagnons qui venaient de menacer les héritiers du trône local devant leurs subordonnés. S'ils survivaient au combat qui les attendait, ils devraient alors faire face à une armée qui aurait toutes les raisons du monde de les envoyer au cachot.

– Je veux bien qu'on n'avait pas le temps de tout leur expliquer, mais je vous rappelle que je n'ai pas l'intention de mourir ici ! criait l'alchimiste. Alors à moins qu'il y a une deuxième sortie dont nous ne sommes pas au courant...

– Un problème à la fois... marmonna Sieg. Mais pour le moment, je pense que nous arrivons !

Ayant vu le bout des escaliers, l'écarlate avait accéléré pour émerger en trombe dans une nouvelle salle. La pièce était large, soutenue par une allée centrale de colonnes décorées de glyphes et desseins qui semblaient conter une histoire. Au bout de celle ci se dressait une estrade où se tenaient cinq individus, dont quatre guerriers en armure qui observèrent Sieg avec étonnement, armes en main. Deux d'entre eux firent quelques pas en avant quand ils virent Bélial apparaître à son tour, mais leur élan fut coupé par l'intervention du cinquième membre de leur groupe.

– Je me demandais quand tu finirais par me rattraper...

Les guerriers regardèrent le mage qui continuait de faire face à une grande porte, concentrant une énergie obscure en une sphère. Il décida de continuer sa tâche d'une seule main, se servant de l'autre pour baisser sa capuche et se tourner d'un quart vers ses invités.

Le sang de Bélial se glaça alors qu'elle découvrait pour la première fois le visage de celui qu'elle traquait depuis si longtemps. Il ressemblait à une version plus mature de son partenaire, ses traits étant plus fins. Il avait aussi les cheveux plus courts que lui et scrutait le monde à travers une paire de lunettes qui accentuaient son air calculateur. L'impression de faire face à ce qu'aurait pu devenir Sieg s'il ne s'était pas libéré de l'influence de son frère donna la nausée à la jeune femme.

Je comprend mieux pourquoi j'avais l'impression de le reconnaître, quand nous l'avons rencontré à Sombresang...Même leurs voix sont similaires...

Saga haussa un sourcil en voyant le reste de l'équipe de son frère arriver à son tour, mais ne se départit pas de son sourire amusé.

– Mais c'est que tu t'es fait des petits copains ! s'extasia Saga en portant sa main à sa bouche. Tu ne peux pas imaginer combien ça me fait plaisir ! Vous savez, quand il était plus jeune, mon adorable petit Rotsala était si timide, à toujours s'accrocher à moi quand on rencontrait quelqu'un...

Saga releva le manque de réaction à sa déclaration et fixa Sieg avec étonnement.

– Oh ? Leur aurais-tu dis la vérité à ton sujet ? Voilà qui me surprend ! Toi qui avais l'habitude de garder pour toi ce genre de petit secret... Je suis si fier de toi, tu grandis enfin !

– Assez ! hurla Sieg en faisant un pas en avant. Nous savons ce que tu cherches ici ! Tu as l'intention de réunir les sept Déchus ! Tu as toujours aimé les plans qui étaient à la frontière de la folie, mais cette fois-ci, tu vas trop loin, Saga ! Massacrer autant d'innocents pour atteindre ton but ne t'avais jamais fait peur, mais tu n'étais jamais allé jusqu'à plonger un pays dans le chaos !

– Je pense que tu surestimes mon implication dans cette guerre... soupira Saga en haussant les épaules... Ils étaient tous prêts à se jeter à la gorge les uns des autres après la maladie du roi... Dont je ne suis pas responsable d'ailleurs, au cas où tu voudrais me blâmer pour ça aussi ! Par contre, en voyant que l'indécis de l'ordre semblait sur le point de prendre une décision... Disons  qu'il avait peut-être besoin de plus de temps pour mûrir sur la question... Malheureusement, je crains qu'à trop se torturer sur celle-ci, son cœur a fini par lâcher... Les gens sous-estiment les dangers du stress, de nos jours ! À être trop tendus, les gens finissent par se briser...

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant