Chapitre 33: Incident royal (Partie 1)

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Après une vingtaine de minutes de marche, ils atteignirent l'autre côté du souterrain.
Ils gravirent l'escalier qui s'y trouvait, une opération qui dura un moment. Encore faible, Sieg fut contraint de laisser Bélial le porter sur une bonne partie de la montée. Une fois en haut, il demanda à ce qu'on le repose.
Un nouveau couloir s'ouvrait là, mais l'écarlate l'ignora. À la place, il s'approcha d'un mur et se mit à appuyer sur des briques qui s'enfoncèrent à son toucher. Quand il eut fini, une large section se délogea du mur, s'approchant de Sieg qui recula, puis glissa sur le coté. L'accès révélé donnait sur une tapisserie que Sieg écarta pour avancer.
Les doutes grandissants de la naine furent tous confirmés quand le groupe se retrouva dans une galerie décorée d'armures, tableaux et tapisseries en tout genre. Ils venaient de poser le pied sur un sol de marbre qui faisait résonner leurs pas dans le large couloir ponctué de plusieurs lustres pour l'éclairer.
Trois hommes en armure se tenant au garde à vous près d'eux les saluèrent comme s'il s'adressaient à un supérieur hiérarchique.

– Maître Sieg, nous vous attendions. Si vous voulez bien nous suivre.

Maître ? demanda Farca alors que les gardes leur tournaient le dos.

– Un simple honorifique... éluda le bretteur. Comme je ne suis pas de la noblesse, ils ont trouvé ça pour me montrer plus de respect que je ne demande...

– OK, si t'es pas d'une famille noble, je suppose tu es le rejeton d'un riche commerçant ou un type influent du genre... analysa Farca avec satisfaction.

– Intéressante théorie, mais je n'ai jamais connu mes parents, et je ne sais rien de mes origines... la démentit Sieg. Si ça se trouve, tu as raison, mais j'en doute...

La sang-mêlée fut stupéfaite par cette réponse. Avec son érudition, elle avait cru qu'il était né avec une cuiller en argent dans la bouche, mais maintenant...

– Attends... T'es de l'Abri ?

L'épéiste s'esclaffa, à la grande surprise des gardes, et marcha à reculons pour regarder Farca sans s'arrêter de bouger.

– Presque ! J'ai bien passé les premières années de ma vie dans la rue, mais ça n'avait rien à voir avec l'Abri ! dévoila l'épéiste. Déjà, c'était plus violent ! Si on ne m'avait pas tiré de là, je suis assez sûr que je serais mort avant d'atteindre mes dix ans !

Bélial partagea l'étonnement de Farca, et pressa à son tour Sieg de questions, mais ce dernier refusa de répondre.

– Navré, mais dans la vie, il faut savoir cultiver un certain mystère ! se défendit l'écarlate. Vous en apprendrez peut-être plus sur moi un jour, mais pour le moment, vous devrez vous contenter de ça !

Ho l'autre ! Les airs qu'il se donne, c'est pas possible !

– Hé, c'est pas cool ! se vexa Bélial. On te cache rien, nous !

Presque rien, Bel, presque...

– Et je ne vous ai jamais forcé de me le dire ! souligna Sieg. J'attends la même politesse de votre part !

La barbare râla, mais elle n'avait aucun contre argument. De son côté, Farca se demandait comment un enfant des rues avait reçu le genre d'éducation que montrait Sieg, et surtout comment il en était arrivé à connaître des personnes si haut placés.

Ils furent escortés à une porte close, et l'un des gardes y toqua. Une réponse étouffée se fit entendre, et un homme leur ouvrit. Il était grand et mince, la trentaine, soigneusement coiffé, et portait une tenue de majordome impeccable. Il toisa le groupe d'au dessus de ses petites lunettes perchées au bout de son long nez, comme s'il répugnait à l'idée de leur adresser la parole.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant