Chapitre 89: Enfin libre

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Bélial se hissa hors de la tombe, aidée par les mains tendues des kramars qui l'avaient vu remonter une de leurs cordes. Elle inspira avec délice l'air extérieur, ignorant la chaleur qu'il faisait. Le tombeau sentait le renfermé, odeur rendue plus désagréable par la senteur de chaire brûlée qui avait envahit ses tréfonds après que Farca eut annihilé le gardien de la chambre principale. La démone fit quelques pas en avant, remontant péniblement la pente de la faille créée quand le sommet de la structure s'était ouvert. Le sable essayait de se dérober sous ses pieds, l'obligeant à faire preuve de prudence pour éviter de dégringoler la pente. Une fois arrivée en haut, elle scruta le nouveau campement que leurs hôtes avaient montés, relevant des différences par rapport aux précédents.

Contrairement à avant, les kramars avaient l'intention de passer du temps dans les environs, aussi ils avaient renforcé les tentes et érigés des barrière sommaires autour de leur camps. Les guerriers du désert ne comptaient pas quitter l'endroit avant d'en avoir pillé toutes les richesses et les pilleurs ou traditionalistes qui viendraient les déranger le paieraient très cher.

La jeune femme se retourna en entendant un grommellement qu'elle ne comprenait pas mais avait appris à reconnaître. Farca tentait de la suivre, mais s'enlisait facilement dans le sable, ce qui ralentissait sa progression. Esquissant un sourire, la barbare tendit sa main vers l'alchimiste quand elle fut assez proche. La sang-mêlée fixa l'aide offerte un instant, tiraillée entre sa fierté et son désir de sortir de cet infernal gouffre. Sentant qu'elle commençait à redescendre, elle se saisit de la main de Bélial qui la tira de ce péril.

Sieg fut le troisième à remonter la pente, marchand avec aise sur le sable, comme s'il s'agissait d'un terrain plat. Bélial se douta qu'il trichait en utilisant sa magie d'une quelconque façon, mais décida de ne pas relever ce détail. Pour l'écarlate, ce genre d'artifice faisait partie intégrante de sa façon de se battre et d'avancer dans la vie, il était donc normal qu'il y fasse naturellement appel dans cette situation. La démone offrit tout de même son aide à son partenaire qui ne se fit pas prier.

Fazar s'approcha du trio qui se dépoussiérait à l'air libre, arborant un sourire nuancé par une certaine tristesse.

– Je suis bien content de voir que vous allez bien ! Je regrette juste que nous devons déplorer la perte d'un d'entre nous...

– Nous sommes désolés, s'excusa Sieg en baissant le regard. Rimar était resté en arrière pour veiller à notre sécurité, mais...

– Non, tu n'as pas à t'en vouloir... le réconforta le vieil homme en posant sa main sur son épaule. Tout les kramars savent qu'ils risquent leurs vies à chaque instant, et personne ne sous-estime les périls de ces fichus tombeaux. Au contraire, je devrais vous remercier, toi et tes compagnons ! De ce que m'a rapporté mon fils, votre exploration aurait prit fin plusieurs fois sans votre présence. Alors, même si nous avons perdu l'un de nos membres les plus instruits, nous allons tout de même pourvoir récupérer assez de richesses pour assurer notre avenir pendant des années. Rimar sera enterré avec les honneurs pour ce qu'il a fait.

Ouais... Ben, ce n'est pas comme s'il avait été si utile, après nous avoir balancé des infos après qu'on en avait besoin...

Bélial étouffa la voix de Raya, ne voulant pas déshonorer la mémoire d'une personne qui était mort pour les aider. Elle s'apprêtait à prendre la parole quand elle sentit une main se poser sur sa fesse gauche. Sieg se trouvant à sa droite et n'étant pas du genre à être aussi vulgaire en un instant pareil, la démone se doutait que celui qui la palpait avait plus que mérité de perdre sa main. Elle se retourna en grognant, prête à frapper l'importun. Elle vit Ahmés reculer avec un sourire embarrassé, les mains levés devant lui en signe d'excuses.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant