Chapitre 40: Thérapie naine (Partie 2)

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Bélial resta muette un bon moment. Puis elle baissa les yeux avant de murmurer sa réponse.

– Comment tu veux que j'aille ? ragea la démone.

– Honnêtement, mal. Très mal, l'admit Farca. J'ai envie que tu me dises que tu as envie de chialer, parce que je sais, qu'au moins, ce serait la vérité.

– Non mais ça va pas ? grogna Bélial en virant au rouge.

– Moi, si! Très bien même! clama la sang-mêlée. C'est pas moi qui a fait une crise un peu plus tôt! Je comprends que tu ailles mal, mais tu ne peux pas continuer comme ça! Tu ne peux pas juste ignorer la douleur!

Bélial fronça sur les sourcils et laissa s'échapper sa colère.

– Qu'est ce que t'en sais, de ma douleur ? rugit la jeune femme. Qu'est ce que t'en sais, de ce que je ressens ?

Farca demeura impassible, face à Bélial qui soufflait comme un taureau, rouge de colère.

– Peut être rien. Et si tu changeais ça ?

– Et comment, hein ? Comment ? cria Bélial.

– Parle moi de ta mère, demanda simplement Farca.

Médusée, la barbare scruta l'expression neutre de la naine en essayant de deviner si elle plaisantait.

– Elle est morte. Tu veux que je te dises quoi de plus ? maugréa la démone.

– N'importe quoi. À quoi elle ressemblait, ce qu'elle aimait, ce qu'elle faisait de sa vie... Ce que tu veux.

La démone se demanda si elle ne devrait pas juste frapper la sang-mêlée ici et maintenant, mais refréna cette pulsion. À la place, elle se détourna d'elle en affirmant qu'elle avait pas envie.

– Bon, pas de problème, soupira la naine. J'ai tout mon temps. Par contre, je ne bougerai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas dis au moins cinq choses sur ta mère...

– Reste si tu veux, je m'en fous !

– Oh, ça je le sais... Mais je ne penses pas que ce soit le cas de Sieg... ajouta sournoisement la naine.

Ce commentaire fit mouche, interpellant assez la démone pour que Farca puisse la mener par la baguette. L'alchimiste agita la lettre du bretteur devant elle.

– Cette andouille nous a envoyé une lettre pour nous dire qu'il est peut être dans le pétrin... expliqua-t-elle avec un ricanement. Et il a besoin qu'on se tienne prêts au cas où les choses dégénéreraient...

– Où ? demanda Bélial en se penchant vers Farca, inquiète. Il est où ?

– Pas de problème. Après que tu m'aie parlé de ta mère...

– Vous croyez vraiment que c'est le... voulut intervenir Gisèle.

Farca leva la main pour interrompre Gisèle. Elle savait que ce qu'elle faisait était risqué. Elle avait l'intention de laisser à Bélial dix minutes pour parler avant d'abandonner et lui dire ce dont Sieg avait besoin, mais elle ne voulait pas manquer cette opportunité.
Bien qu'il était déconseillé de forcer une personne à affronter ses peines ainsi, elle savait que la démone finirait par s'effondrer si elle ne confrontait pas dès que possible ce qui la tourmentait. Et si elle le faisait en plein combat, elle mettrait non seulement sa vie en péril, mais aussi celle des autres. Malgré le danger que son plan représentait pour la barbare, elle devait essayer.

– J'attends...

Folle de rage, Bélial arracha la lettre des mains de la naine et la tendit vers Gisèle.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant