Déicide - Volume 1 - Défier le destin

Chapitre 80: Départ en larmes (Partie 1)

Bélial serra les dents quand elle reconnut la personne qui fut traînée dans le salon. Affaibli, Trévor tituba en avant. Ses yeux vides s'illuminèrent quand il remarqua la présence de son frère, un sourire déformant ses lèvres. Réjoui, il s'avança vers Jinar.

– Je suis bien aise de vous voir, mon frère ! Vous n'imaginez pas ce que j'ai subi des mains de ces brutes ! Ils m'ont...

Quand il fut à porté, Jinar gifla Trévor avec assez de force pour l'envoyer au sol. Trévor secoua la tête, chamboulé, et leva des yeux remplis d'incompréhension vers Jinar.

Oh putain ! C'est pas comme s'il ne l'avait pas volée, celle là, mais quand même !

– Mais... Mais pourquoi ? Ne me dites pas que vous avez écouté les mensonges de ces...

– De quels mensonges parlez vous, exactement ? demanda Jinar en croisant les bras. Quand ils m'ont dis que vous vous êtes alliés à Leinabe et ses pirates, ou quand vous avez abusé de votre position pour obtenir ce que vous voulez, même illégalement ? Honnêtement, Père et moi en avons assez de vos bêtises... C'était la fois de trop, Trévor...

Se massant la joue endolori, Trévor se releva, dévisageant son frère qui le fixait avec mépris.

– Mais... Mais enfin, je n'ai jamais...

– Assez de vos mensonges ! hurla Jinar. Vous avez passé votre vie à fuir la responsabilité de vos actes ! Votre constante impunité vous a mené à croire que notre nom vous donnait tout les droits ! Il est donc plus que temps de vous ramener à la réalité !

Jinar se tourna vers un soldat qui fouilla son sac et lui tendit un document qu'il déplia pour en présenter le contenu à Trévor. Il le lit avant de blêmir en portant sa main à la bouche.

– Bien sûr, ce n'est qu'une copie que Père m'a envoyé par magie, il a l'original. Je pense que vous pouvez reconnaître son sceau en bas de page, ce qui rend la chose officielle.

– Non... Vous ne pouvez pas me faire ça... bredouilla Trévor en tendant une main vers Jinar. Mon frère...

Jinar repoussa la main de Trévor d'un geste brusque qui le fit reculer. Une colère intense brûlait dans ses yeux alors qu'il hurlait.

– Vous n'avez donc pas lu ? Je n'ai plus de frère ! Vous n'êtes plus un Nolasien ! Vous avez été officiellement renié, vous n'avez plus rien ! Plus de titre, plus de rang, plus... Enfin, j'allais dire plus d'honneur, mais soyons honnêtes, vous n'en avez jamais eu ! Vous étiez la honte de notre famille, et maintenant, vous payez enfin pour vos erreurs ! Voyons voir comment vous vous en sortirez sans votre famille pour vous tirer du pétrin à tout bout de champs !

Sidéré, Trévor resta immobile, regardant son frère avec effarement. Il recula, manquant de perdre l'équilibre. La perplexité et l'étonnement laissèrent vite place à la colère. Il se tourna vers Sieg et essaya de se jeter sur lui, retenu par son escorte.

– Tout est de votre faute ! Si je ne vous avais pas rencontré... Si vous ne m'aviez pas insulté... Si vous m'aviez juste cédé votre épée sans faire le difficile...

Waouh... Niveau pathétique, il en tient une couche...

– Il suffit ! cria Janir. Ne vous déshonorez pas plus que...

– Vous voulez toujours mon épée ? Je peux peut-être vous proposer quelque chose qui vous plaira...

Surpris, Jinar regarda Sieg qui s'avançait vers Trévor avec un sourire mauvais. Ceux qui connaissaient l'écarlate n'osèrent pas intervenir, redoutant ce qu'il manigançait.

– Dites moi, Trévor, que diriez vous d'un petit pari... Vous allez prendre un nouveau départ dans votre vie, vous pourriez donc avoir besoin d'un objet de qualité pour vous aider... Un peu comme celui ci...