Après avoir lutté pour se frayer un passage, ils arrivèrent aux portes de la demeure. La foule fut retenue par des gardes qui laissèrent passer Linda et le groupe qu'ils attendaient. Ils furent guidés dans un large salon qui n'avait pas trop souffert de la visite des pirates. L'écarlate reconnut immédiatement le comte Kalar qui semblait terriblement fatigué. À ses côtés se tenaient des soldats parmi lesquels se trouvait Anoro, ainsi que Sarian. Une autre personne que Sieg connaissait était présente, ce qui surprit tout particulièrement le bretteur.
– Sire Jinar ? Je ne m'attendais pas à vous trouver ici !
L'homme auquel s'adressait Sieg était dans la trentaine, habillé de riches atours qui reflétaient de sa position sociale élevée. Il lissa sa fine moustache en voyant l'écarlate, un sourire se dessinant sur ses lèvres.
– Et pourtant, me voilà, mon ami. Vous pouvez comprendre que mon devoir m'a contraint de tout abandonner pour venir ici quand j'ai appris ce qui s'est passé. Et je suis horrifié par la folie de mon frère ! Au nom de la famille Nolasia, je vous présente mes excuses pour l'inconscience de Trévor.
– Hein ? T'es le frangin de l'autre naze ?
Jinar se tourna vers Bélial comme si elle venait de débouler habillée en bouffon sur le dos d'un poney rose. Sieg se précipita de faire les présentations pour désamorcer une situation tendue.
– Sire Jinar, laissez moi vous présenter ma compagne Bélial ! Veuillez l'excuser pour ses manières... inexistantes... Elle a grandi dans un village isolé de tout jusqu'à très récemment, aussi elle...
– Ne vous en faites pas, Maître Sarian m'a prévenu que vous aviez un entourage assez... atypique... Même si je vois qu'il avait arrondi les angles...
Jinar s'approcha de Bélial et lui tendit la main.
– Enchanté, Madame. En effet, je suis le frère de Trévor, et je suis désolé que ce sot vous ai causé autant de soucis. Croyez moi, j'en ai discuté avec mon père avant de venir ici, et nous avons trouvé la sanction appropriée pour le punir. C'est en parti pour que vous en soyez témoins que nous vous avons fait quérir.
La démone jaugea le noble avant de lui serrer la main. Même s'il ressemblait physiquement à Trévor, leurs personnalités étaient aux antipodes, ce qui rassura la jeune femme.
– C'est pas à toi d'être désolé, c'est ton frère qui a merdé.
– Mais dites moi, comment êtes vous arrivés ici aussi vite ? demanda Sieg. Vos terres sont pourtant bien loin d'ici...
– Un heureux concours de circonstances, expliqua Jinar. Il se trouve que le commandant Codin et mon père sont de vieux amis, et je lui rendais justement visite quand votre ami est arrivé nous annoncer ce qui était arrivé. Quand il a appris qui j'étais, il m'a signalé la présence de mon frère, ainsi que son rôle dans cette affaire. J'ai donc insisté pour prendre part aux opérations, afin de racheter une partie de sa faute.
Un des soldats les plus âgés s'approcha pour saluer Sieg.
– Commandant Codin, à votre service. C'est un honneur de vous rencontrer. Mon ami Furoz et son fils ici présent m'avaient déjà fait vos éloges, et les propos d'Anoro à votre sujet ne les démentaient pas. Et je dois dire que vous avez déjà une certaine réputation dans certains milieux qui attestent de votre efficacité. Je suis content qu'un homme comme vous était sur le terrain quand le temps de l'action est venu.
– Merci, commandant. Moi, je suis surtout heureux de savoir que votre mission s'est mieux déroulée que les opérations ici.
– Oui, je viens d'apprendre la gravité de la situation. Personne sait quand Port-Écume se relèvera de cette épreuve.
VOUS LISEZ
Déicide - Volume 1 - Défier le destin
FantasyElle n'avait jamais cru que son aventure débuterait ainsi. Bélial avait toujours voulu découvrir le monde, mais ce fut dans le sang que la démone fut forcée de quitter son village barbare pour des contrées lointaines, accompagnée seulement d'un espr...