Chapitre 85:Des esprits échauffés (Partie 1)

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Ayant passé la nuit dans la tente des jeunes filles célibataires, Farca se réveilla en pleine forme le lendemain. Elle s'étira en fixant le soleil qui émergeait des dunes, admirant le sable qui scintillait sous sa lumière. Elle se dirigea ensuite vers le cœur du campement qui commençait déjà à être levé, approchant d'un groupe amorphe qui fixait les dernières braises d'un feu. Se doutant qu'ils n'avaient pas tous étaient de garde, elle devinait ce qui les avaient tenus éveillés pendant une partie de la nuit.

– Bien le bonjour messieurs ! s'exclama la sang-mêlée en s'asseyant à leurs côtés. Je ne vous demande pas si vous avez bien dormi. Après tout...

Elle désigna du pouce un autre brasier mourant devant lequel Sieg et Bélial déjeunaient en riant.

– ... j'imagine que vous étiez tous dans les tentes autour de la leur, non ?

Elle ne se laissa pas impressionnée par les regards noirs qui se posaient sur elle, préférant fouiller son sac.

– C'est qu'ils sont passionnés, ces deux là ! Et on peut reconnaître que ça aide à rester au chaud ! Mais bon, si je me permet d'aborder ce sujet, c'est parce que Sieg m'avait prévenu que vous n'aviez pas ça, à Taouy...

Elle sortit un paquet qu'elle ouvrit, propageant une forte odeur qui titilla les narines des fatigués, les réveillant un peu.

– Qu'est ce que c'est ? demanda un kramar qui se pencha au dessus du paquet. On dirait du sable noir...

– C'est du café moulu ! expliqua Farca en rajoutant du bois au dessus du feu pour le raviver. Normalement, c'est sous la forme de grain, mais quand il est sous cette forme, il est bien plus facile à utiliser !

Elle ramassa une casserole sur le sol et l'employa pour préparer un breuvage dont l'odeur attira plus d'une personne dans le campement. Une fois la mixture prête, elle la servit aux plus épuisés des kramars.

– Voyez ça comme un geste de paix, après ce que Bélial à fait hier soir ! Vous m'en direz des nouvelles ! Oh, et si c'est trop fort pour vous, ajoutez du lait pour adoucir !

Les tasses furent fixées avec appréhension avant qu'un jeune homme, plus téméraire que les autres, se risqua à boire. Il apprécia le goût amère de la boisson et reprit une gorgée. Motivés par sa réaction, les autres essayèrent à leur tour la boisson, certains suivant ensuite le conseil de Farca en versant du lait dedans.

– Il me faut ça pour bien me réveiller le matin... souffla l'alchimiste qui dégusta sa propre tasse. Par contre, même si ça réchauffe, je vous déconseille d'en boire le soir, vous auriez du mal à dormir après.

– Du café, c'est ça ? demanda quelqu'un en examinant le liquide. Quand les frontières rouvriront, nous devrions dire aux marchands de s'en procurer ! C'est vraiment pas mal !

– Alors par contre, je vous préviens, j'en ai pas des quantités faramineuses ! J'en ai peut-être... récupéré autant que possible avant de venir ici, mais je ne pourrais pas en donner à tout le monde pendant des semaines ! Ce que je peux proposer, par contre, c'est d'en faire pour ceux qui étaient de garde, ou qui ont passé la nuit près des tourtereaux...

– On va de toute façon déplacer leur tente en périphérie du camps... grinça quelqu'un. Parce que bon... Même si Sieg a notre respect, et Bélial... Hé bien...

– Oui, je peux comprendre... Quand on est pas habitué, ça fait bizarre...

– Je Constate Que Tu Te Fais Des Amis.

Farca regarda par dessus son épaule alors qu'Adam approchait, accompagné de guerriers en sueur avec qui il s'était entraîné avant l'aube. Il s'assit à côté de la naine, saluant les personnes présentes.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant