Chapitre 26: La patience du gardien

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Les yeux pleins d'étoiles, Farca se rua dans la salle, y découvrant des rangées d'étagères remplies d'ouvrages. Voyant que la salle était éclairée par des pierres magiques, Sieg éteignit sa lame, mais ne la rengaina pas pour autant. Ne voyant pas l'intérêt des ouvrages, Bélial traîna les pieds en suivant les autres.

Ils salissaient une moquette rouge et dorée avec leurs bottes couvertes de la poussière du reste du laboratoire et de la terre de la forêt. Les murs, faits d'une pierre blanche et lisse, étaient parsemés d'ouvertures où brillaient les pierres magiques. Les étagères étaient massives, dépassant la démone de deux bons mètres. Quelques échelles montées sur des roulettes permettait aux lecteurs d'atteindre les livres en hauteur.

Vingt mètres plus loin, au bout de l'allée centrale, un escalier permettait d'atteindre un second étage qui n'était pas superposé au premier, où d'autres étagères étaient visibles.

– Mais pourquoi est ce qu'ils cachaient leur bibliothèque ? s'étonna Sieg.

– Si le labo lui même n'était pas aussi bien caché, je dirais qu'ils avaient peur des jaloux ! s'émerveilla l'alchimiste. Une telle collection, ça fait forcement des...

Farca ne termina pas sa tirade, observant la tranche des livres en fronçant les sourcils. Elle passa en revue quelques étagères, avant de partager son incompréhension avec l'écarlate qui avait lui aussi remarqué des choses étranges.

– Je comprend les ouvrages sur la biologie et la magie, mais sur le jardinage ? commenta la sang-mêlée avec consternation. Il y a aussi des livres d'histoire, de cuisine, et j'ai reconnu le titre de quelques histoires de fiction!

– Pas une bibliothèque destinée à la recherche sur la fusion des êtres vivants, c'est sûr... reconnut l'écarlate. De plus...

Il laissa son index glisser sur une étagère et nota qu'il n'avait collecté que très peu de poussière. Après avoir montré son doigt à l'alchimiste, ils fixèrent leurs pas qui étaient parfaitement visibles sur la moquette maintenant presque propre.

– La poussière doit s'y accumuler depuis des siècles, analysa l'épéiste. Et pourtant...

– Tu penses au gardien ? souffla Farca.

– Je ne penses pas que ce sont ces trucs dehors qui se relayent pour l'entretien... plaisanta Sieg.

– Là bas ! les interrompit Bélial en pointant le haut des marches. Je sens quelque chose ! Baston !

Sidérés, la naine et le bretteur fixèrent la démone en silence alors qu'elle se ruait vers le fonds de la bibliothèque, riant comme une maniaque. Ils se dévisagèrent, puis haussèrent les épaules.

– Ce doit être le gardien... soupira Sieg.

– Si on trouve le cadavre d'une vieille bibliothécaire... pesta Farca. Crois moi, j'en ai rencontré des pas commodes...

Sans se presser, ils suivirent leur compagnon, la trouvant à l'étage suivant. Elle tournait autour d'une armure en position assise sur le sol, parfaitement immobile. Les pièces de l'équipement étaient sobres, ne laissant place à aucune fantaisie. Les seules couleurs présentent sur cette masse grise étaient la longue cape bleu attachée à ses épaulières et les bordures dorées autour de l'extrémité de ses gants, ses bottes et son casque.

Blasée, Bélial lui colla un coup de pied, n'obtenant aucune réaction.

– Mouais... Pas terrible... bouda la barbare.

– C'est ça, le fameux gardien ? lâcha l'alchimiste avec effarement. Un type en armure ? C'est tout ?

Sieg se pencha vers Farca, lui murmurant que l'occupant était peut être le résultat d'une expérience. Cette théorie, corroborée par l'état de l'endroit, inquiéta la sang-mêlée. Bélial, quand à elle, frappait le casque avec agacement.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant