Chapitre 86: Périls souterrains (Partie 1)

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Bien qu'inquiets, les kramars et leurs invités passèrent une nuit calme, aucun djinn venant troubler leur sommeil. La caravane reprit sa route à l'aube, traversant avec une vigilance accrue la vallée qui leur avait prouvé qu'elle ne devait en aucun cas être prise à la légère. Après deux heures de voyage, le tombeau qu'ils cherchaient se profila à l'horizon. Farca crut d'abord qu'il s'agissait d'un des nombreux mirages que l'équipe avait vu durant leur traversé du désert. Cependant, elle fut contrainte de reconnaître que la tombe était bien réelle quand ils arrivèrent devant celle ci.

Le bâtiment était ponctué de colonnes gravés d'anciens caractères taouyens, une écriture que seuls quelques érudits arrivaient à déchiffrer. L'entrée n'était pas scellée, se résumant à une ouverture de trois mètres de large sur quatre de haut dans le mur qui débouchait immédiatement sur un escalier s'enfonçant sous terre. Les architectes ne prenaient jamais la peine de condamner l'entrée de leurs tombeaux, la menace des pièges et maléfices qu'ils renfermaient servant à décourager les pilleurs de tombe les plus sages. Les moins soucieux membres de cette profession tendaient à sous-estimer le danger que représentait ces lieux et n'en ressortaient jamais.

Les kramars installèrent le camps autour de la ruine, gardant tout de même leurs distances avec l'édifice. Il n'était pas rare que les malédictions lancées sur ces lieux affectaient ceux qui osaient s'approcher de trop près.

Confiant que les sceaux tatoués sur son corps le protégeraient des sortilèges de la tombe, Sieg, portant à nouveau son costume en écailles de dragon rubis, s'approcha des colonnes pour étudier les textes gravés dessus. Il se désola de voir qu'il ne les reconnaissait pas, se demandant s'il s'agissait d'une version différente du taouyen traditionnel qu'il avait étudié quatre mille ans plus tôt, ou d'un dialecte complètement différent. Il fut tiré de ses pensées par le fracas de pierres qui tombaient. L'écarlate découvrit sa partenaire qui regardait les débris d'une colonne au sol avec une certaine gêne.

– J'ai à peine touché le truc, c'est tombé tout seul...

Même quand t'es délicate, tu détruis tout, c'est dingue, ça !

Sieg soupira en étudiant l'étendue des dégâts. La colonne semblait encore tenir, mais plusieurs des caractères qui avaient survécus au passage du temps s'étaient volatilisés après le passage de la barbare.

– Bon, tant pis... lâcha Sieg. Si on nous demande, c'était comme ça quand on est arrivés...

– Pourquoi j'ai l'impression que tu l'as souvent sortie, cette excuse ? ricana Farca qui fixait l'entrée. Bon, de ce que je peut voir, il n'y a pas de mécanismes dans l'entrée. Après, je ne suis pas une spécialiste en détection de pièges...

– Nous devrons de toute façon avancer prudemment... commenta Sieg. En plus des pièges, nous devrons faire attention aux sorts de protections, sans oublier les potentiels monstres qui ont peut être élus domiciles là dedans.

– J'ai Lu Dans Certains Livres Que Des Tombes Utilisent Des Morts-vivants Comme Gardes Pour Protéger Leurs Richesses.

– Magnifique... grommela Farca. On est sûrs qu'on a besoin d'aller là bas ? Parce que là, ça s'annonce mal...

– Pendant cinq ans, j'ai couru après Saga qui avait toujours une longueur d'avance sur moi... déclara Sieg. Si ce livre peut me permettre de combler cette lacune, il est hors de question pour moi de faire demi-tour !

– Au moins, tu es motivé... analysa Azar qui rejoignit le groupe. Vous pourrez compter sur mon aide pour trouver ce livre. Nous serons neuf pour explorer ce tombeau, avec les quatre hommes que j'amène avec moi.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant