Chapitre 22: Entre malandrins

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Une fois équipé, le groupe quitta Cressia, Bélial traversant le bidonville le plus vite possible, obligeant les deux autres à presser le pas pour la rattraper.

Une fois à Lédin, ils firent une nouvelle mise au point. Farca affirmait que le laboratoire était dissimulé dans une crevasse au beau milieu de la forêt d'Onoma, à un jour de marche à l'ouest. Il leur faudrait ensuite quelques heures pour rejoindre les ruines, aussi ils décidèrent d'acheter un cheval que Sieg monterait avec la naine tandis que Bélial voyagerai en courant à leurs côtés, après avoir déchiré son vêtement pour donner à ses jambes la place de bouger. Ils pourraient ainsi rejoindre la forêt plus rapidement, et camperaient dans une clairière non loin des ruines pour les explorer à leur réveil.

Ils se trouvèrent une monture en pleine forme, et se mirent en route. Ils parcoururent une bonne distance jusqu'à l'heure du déjeuner où ils décidèrent de s'arrêter près d'un bosquet pour se sustenter. Ravie de se dégourdir les jambes, Farca sauta du cheval et s'étira.

– Je commençais à avoir le derrière en compote... se plaignit l'alchimiste. Mais bon, au moins, on sera vite arrivés à destination...

– Vu notre allure, je pense qu'on pourra se reposer une petite heure ici sans être retardés, proposa Sieg en amenant sa monture à un petit ruisseau qui coulait non loin de là. Ça nous donnera le temps de nous changer, aussi.

– Enfin ! s'écria la démone qui enlevait déjà sa bure. J'en ai marre de ces vêtements pourris !

Alors que Farca implorait la démone de faire preuve de plus de pudeur, surtout en présence d'un homme, Sieg prit ses vêtements et se dirigea vers le bosquet. Il fit à peine un pas dedans avant d'y découvrir trois bandits solidement armés qui fixaient la scène avec des yeux ronds, ayant à peine remarqué la présence de l'épéiste jusqu'à ce qu'il leur marche presque dessus. Maintenant conscients de l'existence des uns et des autres, les quatre hommes se dévisagèrent un moment, ne sachant pas comment agir dans ce contexte.

Sieg comprenait leur ahurissement. Non seulement ils avaient devant eux un démon, une créatures maléfique redoutable dont ils n'avaient entendu que des légendes, mais ils en découvraient bien plus que ce qu'ils pouvaient imaginer. Il décida de profiter de leur effarement pour parlementer au lieu d'en venir directement aux mains.

– Croyez moi, il en faudrait dix comme vous rien que pour la ralentir, et je ne suis pas exactement un débutant non plus... conseilla le bretteur. Je me doutes bien que vous gagnez votre vie en dépouillant les voyageurs qui campent ici, mais là, vous auriez les yeux plus gros que le ventre...

Les trois bandits se dévisagèrent un moment, puis observèrent à nouveau la barbare plus loin. L'un d'eux fit remarquer que ses bras étaient presque aussi épais que leurs cuisses, ce qui sembla clore le débat.

– Si ça ne vous dérange pas... continua l'épéiste en désignant ses vêtements et les profondeurs du bosquet.

Les bandits ne le retinrent pas, optant plutôt pour une analyse approfondie des démons, et de leur étonnante manie de s'étirer sous le soleil avant de se rhabiller. Sieg se changea rapidement, mettant son habituel costume rouge, et ajustait son chapeau en revenant quand il surpris les bandits en pleine conversation. Il ne lui fallut pas un long exposé pour comprendre que Bélial était maintenant vêtue.

– On va rester un petit moment, et vous ne risquez pas de voir d'autres proies s'arrêter ici avant notre départ. Vous pouvez nous rejoindre pour le repas si vous voulez, mais vous devrez amener votre propre tambouille, proposa l'écarlate.

Les malandrins se concertèrent un moment, confrontés à une situation inédite dans leur carrière de bandits de grand chemin. Ils en vinrent à la conclusion qu'ils n'avaient rien de mieux à faire, et qu'ils avaient eux même faim.

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant