Déicide - Volume 1 - Défier le destin

Chapitre 34: Marchandages et révélations

Il semblait que l'on arrivait à la fin des négociations. Cependant, une personne avait encore une objection à formuler

– Heu, dîtes...

Farca revenait vers eux après avoir donné un cours rapide sur ses maigres connaissances en piraterie à la barbare, et elle affichait une mine inquiète.

– Je tiens juste à signaler que je n'ai pas encore décidé d'aller à Taouy avec les autres, moi, précisa l'alchimiste. J'espère qu'ils atteindront leur but et tout, mais j'ai mon propre objectif, et me fritter avec des pirates sans savoir ce qui se passe n'en fait pas parti !

– Vraiment ? Et quel est donc votre projet ? demanda le roi, intrigué.

– Je suis à la recherche du Laboratoire des Origines. J'étais prête à risquer ma vie à Taouy, en pleine guerre civile, parce que les textes que j'y trouverai en vaudraient la peine, mais si je dois en plus visiter la nouvelle capitale de la piraterie... soupira la sang-mêlée en haussant les épaules. Honnêtement, je préfère encore mener mes recherches ailleurs en attendant que les choses se calment à Taouy ! Je suis mi-naine, je vais donc vivre bien assez longtemps pour me permettre d'attendre une décennie ou deux !

Cédric la scruta un moment, se demandant s'il elle aurait été utile de toute façon, puis interrogea Sieg sur le sujet.

– Elle est brillante, et ses bombes nous ont été d'une grande aide, répondit Sieg. À cela s'ajoute sa maîtrise alchimique et ses connaissances médicales sans lesquelles je ne pourrais pas marcher maintenant. Elle a aussi un don impressionnant quand il s'agit d'acquérir divers objets. Nous avons fait équipe par nécessité à Griganar, mais elle a su gagner ma confiance. Si elle venait avec nous, nos chances de réussir seraient bien meilleures !

– D'habitude, les flatteries te mèneraient assez loin avec moi, mais pas ce coup ci, désolée... s'excusa Farca.

Le roi prit le temps de réfléchir, puis fit un signe de tête à Cédric. Le majordome savait ce que son suzerain avait en tête, et il partageait son avis.

– Dame Farca. Si vous acceptez de nous aider à faire la lumière sur cette histoire, la couronne vous autorisera à étudier les ouvrages dans la bibliothèque royale autant que vous le désirerez. Nous ordonnerons même à l'académie de magie de vous donner un accès illimité à la leur, renchérit Cédric. Si vous êtes aussi érudite que vous le semblez, vous savez ce que ça représente.

Farca lâcha un juron en nain. Même à Griganar, la réputation de l'académie de Syndras n'était plus à refaire. De nombreux textes, certains plus vieux encore que le royaume lui même selon les rumeurs, y étaient jalousement gardés, et les plus précieux n'étaient accessibles qu'à une élite triée sur le volet. Et elle ne doutait pas de la valeur des livres que la famille royale conservait.
Pour une telle opportunité, elle aurait accepté de participer à une chasse aux dragon.
Elle se mit au garde à vous et exécuta un salut brouillon.

– Alchimiste Farca, au rapport, Votre Majesté ! Je suis prête à bouter tous les pirates hors de Port-écume si vous l'ordonnez !

– Tu changes d'avis bien facilement, toi... se moqua Sieg.

– Je t'emmerde ! répondit Farca en nain. Il faudrait que je sois complètement timbrée pour laisser passer une telle occasion !

– Parfait ! Ravi que vous soyez motivée ! se réjouit le roi. J'ai hâte de voir où vous mènerons vos recherches !

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