Chapitre 69: Une vérité écarlate (Partie 1)

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Adam se demandait si les êtres organiques avaient été conçus avec le désir de se mettre volontairement dans des situations néfastes pour leur bien être.
Le propriétaire du hangar avait ordonné à ses employés d'ouvrir la porte pour voir ce qui se passait à l'intérieur, et ses hommes n'avaient pas hésité longtemps face au colosse de métal avant de tous se jeter sur lui, sans succès.

Adossée à la porte, les bras croisés, Farca admirait le spectacle. Elle regrettait de ne pas avoir quelqu'un avec qui parier sur le temps qu'il faudrait aux victimes du gardien pour abandonner. La sang-mêlée se limait les ongles sans montrer le moindre signe d'inquiétude, certaine qu'Adam saurait maintenir à distance tout ses adversaires.

– On vous a dis que nos amis ont encore besoin d'un peu de temps... répéta-t-elle avec désintéressement. On vient de parler d'un sujet lourd, ils ont besoin d'un peu de temps pour s'en remettre...

– Je pensais que vous vouliez juste vous abriter de ce qui se passe dehors ! s'énerva le propriétaire qui se cachait derrière ses hommes. Je ne sais pas ce que vous fichez là dedans, mais je ne suis pas...

La porte de la réserve s'ouvrit, poussant en avant l'alchimiste qui tituba. Adam se figea dans l'acte d'assommer ensemble deux individus et se tourna vers l'entrée. Sieg et Bélial en émergèrent, se tenant la main, détail qui n'échappa pas à une naine ricanante.

– On dirait que vous avez bien profité de votre temps seuls, vous deux...

Bof... Ils se sont arrêtés pile quand ça allait devenir intéressant...

– Pense ce que tu veux... rétorqua Sieg en levant les yeux au ciel avant de s'attarder sur le tableau devant lui. Adam, repose ces messieurs, nous partons. Encore désolé d'avoir monopolisé vos locaux...

Le quatuor quitta les lieux sous le regard soupçonneux du propriétaire. Ils avancèrent dans les rues, sans destination précise en tête. Autour d'eux, la foule était toujours en proie à une certaine panique, la situation ne s'étant toujours pas arrangée. Mais ils ne s'attardèrent pas là dessus, les esprits réfléchissant à divers sujets.

Adam et Farca ouvraient la marche, talonnés de près par les deux autres. La sang-mêlée avait décidé de ne plus taquiner ses compagnons, voyant qu'ils étaient dans leur propre petit monde dont elle ne voulait pas les arracher pour le moment.
Ils ne se disaient rien, mais se jetaient des coups d'œils éloquents en souriant. Bélial marchait le plus proche possible de Sieg qui ne fit rien pour la repousser, bien au contraire.

Farca mit ce temps à profit pour trier les informations qu'elle avait en main, sachant pertinemment bien qu'ils devraient reprendre la conversation qu'ils avaient été contraints d'interrompre.

Après cinq minutes de marche, elle décida qu'elle avait suffisamment patienté, se tournant d'un quart vers les tourtereaux.

– Hé, Sieg ! Je suis désolée d'aborder ça maintenant, mais...

Comme tiré de sa rêverie, l'écarlate porta son attention vers l'alchimiste en clignant des yeux.

– Ah ? Oui, bien sûr, que veux tu savoir ?

La naine s'humecta les lèvres, ne sachant pas par quelle question commencer. Toutes la tourmentaient depuis un moment. Elle opta pour celle qui toucherait le bretteur le moins personnellement.

– Dans le manoir... bredouilla Farca. Avec Adam et les autres, on a trouvé la cuisine... Ou plutôt... L'abattoir où étaient préparés les... repas des enfants... Est-ce... que tu...

Sieg fronça tristement les yeux, la mine basse.

– Je m'en étais douté... C'est pour ça que je n'ai rien mangé là bas...

Déicide - Volume 1 - Défier le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant