Appartement
AlyssaIl me regarde les yeux brillants et je fronce tristement les sourcils. Si je l'avais perdu lui aussi, je sais parfaitement que je serais encore plus brisée que je ne le suis actuellement. Je tiens pour mon frère et aussi pour mes parents même s'ils ne sont plus là. Ils n'auraient absolument pas aimé nous voir dans cet état. Nous laisser seuls alors que nous ne sommes encore que des enfants. Parce que, oui, à 18 et 19 ans, nous ne sommes pas encore vraiment des adultes.
La perte de mes parents me fait me sentir vide, comme morte. Ils étaient tout pour moi. Nous étions tellement complices. Notre famille était de celle que tout le monde rêverait d'avoir. Si toute ma vie était à refaire, je ne changerais absolument rien, excepté cet accident qui nous a détruit Georg et moi.
_ Ca va aller, je te le promets, finit-il par murmurer. Ca va s'arranger.
Je lui souris doucement et le prends dans mes bras quelques instants, fermant les yeux.
Il se relève ensuite, m'aidant à en faire autant et m'embrasse le front.
_ On va s'en sortir, d'accord ? je souris doucement alors qu'il hoche la tête. Je vais passer au bureau de tabac. Je t'en prends ?
_ Je veux bien. acquiesce-t-il
Je lui souris et embrasse sa joue avant de me diriger vers l'entrée pour enfiler mes chaussures. Après avoir attrapé mes clefs, je sors de l'appartement et souffle, remarquant que l'ascenseur est encore en panne. J'aime cet immeuble !
Georg et moi avons dû emménager dans ce quartier après la disparition de nos parents.
Nous vivions dans une belle et grande maison dans un beau quartier de Berlin. Mais, le loyer était trop cher pour que l'on puisse la garder avec mon frère.
Nous avons quand même la chance d'avoir nos grands-parents qui nous aident, autant par leur présence que financièrement. Ils voulaient que l'on vive avec eux mais Georg et moi ne voulions pas les déranger. Nous leur avons donc dit que nous trouverions chacun un travail.
Ils ont refusé et ont dit qu'ils s'occuperaient de nous financièrement, préférant que l'on se concentre sur nos études. Nous avons tenter de batailler, en vain.
Je sors de l'immeuble et tourne sur ma droite pour me rendre sur la petite place où se trouvent quelques commerces.
J'arrive vers le bureau de tabac puis ralentis en voyant un petit groupe de personnes avec une attitude étrange. Je m'arrête, fronçant les sourcils et remarque que quelqu'un est allongé sur le sol, mal en point._ Allez les gars, on se casse, lance l'un des individus.
Ils se mettent tous à courir et je m'approche rapidement de la personne qui est au sol.
_ Ebstein ? je m'étonne alors qu'il tourne la tête vers moi, le visage abîmé. Ca va ?
_ Pas trop, non, gémit-il en s'asseyant.
_ J'ai parfois l'impression que vous allez trop loin quand vous vous battez avec mon frère et mes amis mais, finalement il y a pire, je grimace. Ca va aller ?
_ Ca t'intéresse ?
_ Je veux être sympa pour une fois, je lui réponds sur la défensive.
_ Ne te sens pas obligée de l'être.
_ T'es vraiment con comme mec, tu le sais ? je m'exclame en croisant les bras sur ma poitrine. C'est quoi cette fierté à deux balles ? je demande en fronçant les sourcils. Et puis d'abord, qu'est-ce que tu fous ici ? C'est pas un quartier fréquentable !
Il se relève maladroitement et frotte ses vêtements, tanguant légèrement.
_ C'est plutôt moi qui devrais te demander ce que tu fais ici.
_ Je vis là. C'est chez moi.
Il me regarde puis détaille les alentours.
_ Quoi ? s'étonne-t-il.
_ Tu ferais mieux d'aller te soigner, lui dis-je avant de tourner les talons.
Il m'attrape le bras et je me tourne vers lui, sourcils froncés._ Sérieusement Listing, tu vis dans ce quartier ?
_ On n'a pas toujours le choix. Surtout quand on perd tout du jour au lendemain, je rétorque aussitôt. Qu'est-ce que ça peut bien te faire de toute façon ?
Il ne dit rien, me lâchant le bras et je le laisse sur place, me rendant au bureau de tabac. J'en ressors rapidement puis remarque que Tobias est parti. Je ne comprends même pas pourquoi je me suis sentie obligée de parler avec lui après avoir compris qu'il n'était pas gravement blessé.
Est-ce que lui-même serait venu si j'avais été à sa place ?
Je sors une cigarette, l'allumant puis la fume le temps de retourner chez moi.
Il y a du monde devant l'immeuble. Je m'y approche et souris à quelques gars du quartier que je connais. Sean, Jake et Peter.
_ Salut Alyssa, me dit Sean, un sourire aux lèvres.
_ Salut les gars.
_ Ca va ? me demande Jake alors que je hoche la tête.
Nous discutons quelques secondes puis entre dans l'immeuble.
J'ai emménagé ici un mois après l'accident. Georg était encore hospitalisé, ses blessures étant assez grave. Ses jambes étaient écrasées avec la collision et il avait également la cage thoracique compressée, ce qui l'empêchait de respirer correctement et tout seul. Il est tombé dans le coma et on ne savait pas s'il allait s'en sortir.
J'étais vraiment mal à cette période. C'était tellement dur, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Il fallait que j'apprenne à vivre différemment, que je grandisse plus vite. Trop vite.
Mes parents venaient de nous quitter et le pronostic vital de Georg était engagé.
Après être sortie de l'ascenseur, j'entre dans mon appartement, refermant la porte derrière moi.
Je me déchausse, posant mes clefs sur le meuble de l'entrée puis pénètre dans le salon alors que mon frère tourne la tête vers moi.
Je lui lance son paquet de cigarettes et tourne la tête vers la télévision.
_ Tu regardes un documentaire sur la reproduction animale ? je m'étonne avant de sourire. Même papi ne regarde pas ça.
_ Il n'y a rien d'autres, dit-il. Tu as mis plus de temps que d'habitude.
_ J'ai discuté avec les trois inséparables.
_ Ils te draguent, sourit-il alors que je secoue la tête amusée.
_ Non, ils sont juste sympa, je réplique alors que Georg change de chaîne. Oh et j'ai vu Ebstein. Il s'est fait agresser sur la place, je lui réponds alors que mon frère hausse les sourcils. Il était dans un sale état.
_ Ah ouais ? Tu sais qui lui a fait ça ?
_ Peut-être des gars du quartier, j'en sais rien, je réponds en m'asseyant à côté de lui.
Il acquiesce et change à nouveau de chaine.
_ J'ai appelé les autres. Ils mangent avec nous.
_ Bonne idée, j'acquiesce.
_ Ils passent au chinois.
_ Ah génial, je souris avant de tourner la tête vers lui alors qu'il a l'air ailleurs. Dis-moi ce que tu as.
Il fixe l'écran de télévision sans vraiment le regarder puis s'humidifie les lèvres.
_ C'était jamais arrivé avant, dit-il, l'air soucieux.
_ De quoi tu parles ? je le questionne en calant mon dos contre le dossier du canapé, fermant les yeux.
_ Lilou. Je crois que c'est la première pour qui j'ai autant de sentiments, glisse-t-il alors que je tourne la tête vers lui pour le regarder. Je l'aime, il ajoute.
Un pincement au coeur me parvient, sentant clairement que quelque chose ne va pas.
A suivre...
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Listing VS Kaulitz
FanfictionDeux groupes d'amis bien distincts dans un lycée de Berlin. Les Listing et les Kaulitz. Deux groupes qui se détestent et qui se le montrent chaque jours. Entre bagarres et insultes, la haine qu'ils éprouvent d'un groupe à l'autre est installée chau...