Chapitre 174

84 6 15
                                    

Georg
Appartement, balcon

Je fronce les sourcils, mon regard sur Tom puis opine du chef, me demandant de quoi il veut me parler.

_ J'ai beaucoup de mal avec ce qu'il s'est passé ce jour-là, commence-t-il. Alors, je sais que c'était il y a seulement deux jours mais, je ne dors plus. Je n'y arrive pas. Je fais des cauchemars et ça me bouffe.

Je frissonne désagréablement et inspire.

_ Je comprends.

_ Je sais. C'est pour ça que je t'en parle, acquiesce le tressé en posant ses bras sur le garde-corps. Alyssa m'a un peu expliqué comment tu te sens en ce moment et... Je ne sais pas si ça va mieux ou non. Mais, si tu as des conseils à me donner, je les veux bien, soupire-t-il. Parce que j'en ai vraiment assez de tous ces cauchemars.

_ Du temps. C'est tout ce qu'il te faut Tom. Et tu dois en parler.

_ Sauf que ce n'est pas mon truc de parler, rétorque-t-il, son regard au loin. Déjà là, te le dire, c'est plutôt compliqué.

_ Ouais, je connais, je grimace avant de tirer sur ma clope. Tes cauchemars, c'est ce qu'il s'est passé ou ça a juste un rapport ?

_ Les deux, me dit-il sourcils froncés. Je revois Aly tomber après qu'il lui ait tiré dessus. Je revois aussi le moment où on était enfermés dans cette classe et qu'elle était de plus en plus faible. Mais, j'ai aussi d'autres scènes qui ne sont pas arrivées.

Il recrache sa fumée et tourne la tête vers moi.

_ Il avait pointé son arme sur elle et je l'ai poussée derrière moi, reprend-il. Son flingue était braqué sur moi et, dans mes cauchemars, il tire et je me réveille en sursaut. En gros, je meurs, souffle-t-il, fixant de nouveau l'horizon. Je suis crevé Georg, je ne sais même pas comment je tiens debout.

_ Tu n'en as parlé à personne à part moi ?

_ Non. Mes parents, Margaux et Bill voient bien que je suis fatigué. Je leur mens en leur racontant que je regarde trop la télé le soir avant de dormir. Je ne veux pas les inquiéter.

_ Tu devrais peut-être leur dire.

_ Je ne veux pas leur expliquer tous mes cauchemars, réplique-t-il en secouant la tête. Cette nuit, Alyssa mourrait parce que personne ne venait nous chercher, m'explique-t-il alors qu'un autre frisson traverse mon dos. Comme je l'ai déjà dit à ta soeur, je ne suis pas ce genre de gars qui sort des phrases tirées de bouquins qui parlent d'amour mais, Georg, je suis vraiment attaché à elle et si elle n'était pas sortie en vie de cette classe, je...

Il se pince les lèvres, déviant son regard vers sa gauche et souffle longuement.

_ Elle est là grâce à toi, je lui dis, la gorge nouée alors qu'il hoche la tête, étant clairement incapable de sortir un autre mot de sa bouche.

Nous terminons nos cigarettes en silence, dans nos pensées. Ca me réconforte de savoir qu'il a été là pour ma soeur et qu'il tient sincèrement à elle. Je ne sais pas exactement où il en est dans ses sentiments pour Alyssa mais, je suis certain qu'elle compte énormément pour lui et il a été prêt à risquer sa vie pour elle.

Nous retournons au salon alors que Lilou et Eva ne disent rien, comme perturbées.

_ Qu'est-ce qu'il y a ? je demande en les regardant l'une et l'autre.

_ On a entendu Aly crier, grimace ma copine.

_ C'est à cause du pansement, ça tire.

_ Papa a pleuré, nous dit Eva alors que nous tournons tous la tête vers elle. Et maman aussi. Ils ont eu peur pour Aly, ajoute-t-elle tout bas. Je n'ai pas séché les cours parce que je n'avais pas envie d'y aller. Enfin si mais, c'était parce que tout le monde sait qu'Alyssa est ma cousine et ils n'ont pas arrêté de me poser plein de questions, nous explique-t-elle. J'en avais marre.

Listing VS KaulitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant