A. L'Indomptable

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Comme toujours, le ciel de Nirauran était rempli de nuages sombres, parfois parcourus d'éclairs. De grosses gouttes de pluie mitraillaient l'unique spatioport de la planète, un complexe immense malgré le peu de trafic vers le monde-capitale du jeune empire thrawnien. Les autorités s'étaient montrées extrêmement prévoyantes, planifiant plusieurs années à l'avance les installations nécessaires à toute une flotte.


Mais cela n'arrangeait pas les affaires du jeune soldat obligé à courir sous le déluge. La pluie ruisselait sur la visière de son casque, l'aveuglant à moitié. Malgré son treillis en tissu pare-balle théoriquement imperméable, l'eau s'était infiltrée dans sa tenue, le trempant jusqu'aux os.

Il avait jeté le sac contenant ses maigres possessions sur son épaule, qui plaquait douloureusement la crosse de son fusil en céramique dans son dos à chaque foulée. Mais il n'en avait cure; à ce moment la seule chose qui comptait pour lui c'était d'atteindre le hangar 90C avant que sa nouvelle affectation ne décolle sans lui.


La silhouette d'un bâtiment massif émergea soudain à travers la pluie, et au bout de quelques secondes il discerna de grands caractères peints sur la façade, qui brillaient légèrement. Il les déchiffra avec fébrilité.


-89C. Bordel de... lâcha-t-il en bifurquant vers la droite.


Accélérant encore la cadence, le soldat longea le hangar, et vit son objectif apparaître devant lui.
Il ne tarda pas à arriver devant une porte blindée et passa son bracelet d'accréditation devant le verrou.
Quelques secondes plus tard il pénétrait enfin dans le hangar 90C.


Avec soulagement, il constata que le croiseur sur lequel on l'avait affecté n'était pas encore parti. Le soldat prit quelques secondes pour souffler en observant le vaisseau. De forme allongée, c'était un appareil massif de conception classique et fiable: un poste de pilotage à l'avant, les réacteurs à l'arrière et des tourelles disposées sur le milieu de la coque couvrant toutes les directions.
Le flambant neuf Indomptable, premier croiseur de la flotte thrawnienne, avait fière allure. La rampe de la soute était comme une planche de salut...


Une alarme retentit soudain, et le hangar s'illumina d'une lueur rouge.


-Oh non non non...


Le soldat regarda derrière lui et constata que la porte d'accès au hangar s'était verrouillée. Puis il se retourna vers le vaisseau et vit avec horreur que la rampe d'accès au vaisseau remontait déjà. Si les moteurs s'allumaient avant qu'il ne soit à bord il allait brûler vif...


Tentant le tout pour le tout, le jeune homme sprinta vers la rampe, projetant son sac par dessus l'obstacle avant de sauter pour agripper le sommet. Il bascula aussitôt de l'autre côté, évitant in extremis d'être écrasé contre la coque par le verrouillage et se laissa rouler jusqu'au sol de la soute.

Reprenant péniblement son souffle il se leva. À part deux chasseurs légers et autant de petits transporteurs qui étaient fixés au plafond, la soute était vide.


Le soldat n'eut pas le temps de pousser plus loin son examen; un rugissement puissant secoua la carlingue. Les moteurs chauffaient... Il devait trouver quelque chose pour s'attacher, et vite.


Mais sans crier gare, le vacarme s'arrêta. Perplexe, le jeune soldat fit quelques pas.

Ce fut à ce moment que la porte de la soute s'ouvrit, livrant le passage à une dizaine de soldats impériaux. Ces derniers se déployèrent aussitôt, braquant les canons de leurs fusils droit sur lui. Son cœur bondit à nouveau dans sa poitrine, réexpédiant un peu d'adrénaline dans son sang. Sans cela il était probable qu'il n'aurait même pas ouvert la bouche.


-Salut les gars, lança-t-il en levant les mains. Soldat de seconde classe Varig Atorias, affecté à l'escouade Bravo. On dirait que j'ai failli être en retard.

La Dernière Étoile - Tome 1: AscensionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant