La Dernière Étoile - Tome 1: Ascension

6. Nihilium - troisième partie

-Cible sécurisée, on dégage! cria un soldat une fois que je fus à bord de l'hélicoptère.

Le pilote vira de bord, sans même fermer les portes latérales, et je m'empressais de me sangler à un des sièges rustiques de l'appareil; mourir d'une chute après avoir survécu à une rencontre avec un lézard cracheur de feu serait cruellement ironique.

Malgré sa conception obsolète, l'hélicoptère pouvait transporter toute une escouade. Deux soldats manœuvraient les mitrailleuses de part et d'autre de l'appareil, alors que leurs camarades étaient installés sur des strapontins inconfortables. Ils avaient tous allégés leurs armures de combat; sans électronique le gros de leur matériel étaient devenu inutile...

L'homme en face de moi me fit signe, un officier vu ses galons.

-Ça va? demanda-t-il en parlant très fort pour couvrir le vacarme des moteurs. T'es blessé?

-Non je ne crois pas, répondis-je sur le même ton, étonné qu'il ne sache pas qui je suis.

-T'as eu une sacrée chance! Ces lézards sont coriaces, ils ont eu quatre de mes gars la semaine dernière...

Un autre soldat posté sur une des mitrailleuses, intervint dans la conversation. Il ne portait pas de casque mais un bandana rouge, tout sauf réglementaire.

-S'il avait de la chance il serait pas sur cette saloperie de planète. Bienvenu dans la Zone mon pote!

-Ferme-la Jenkins, le rabroua l'officier. Et surveille ton putain de secteur de tir!

Il se tourna de nouveau vers moi.

-Je suis le lieutenant Kovacs, douzième bataillon de choc, première flotte. Eux, c'est l'escouade Jokers. Et toi?

-Ils ne vous ont pas dit qui je suis? demandais-je.

-Non, répondit-il. On a plus de communications depuis que la Zone s'est étendue au dessus de la base secondaire, alors on fait des vols réguliers pour repérer les largages. T'as eu une sacrée chance; on allait rentrer pour la nuit.

Manifestement la situation au sol était plus chaotique que je ne le croyais. Il faudrait prévoir des unités pour ce genre de situations à l'avenir.

-Vous avez parlé d'une base secondaire. Où est la principale? demandais-je.

Le lieutenant désigna l'énorme masse nuageuse à travers la portière.

-En plein milieu du bordel.

-C'est là-bas que vous devez m'emmener, lançais-je.

-Ça, ça va pas être possible, répliqua fermement Kovacs. On a pas assez de carburant pour faire l'aller retour, et de toute façon la nuit tombe. Tu va devoir atten...

Je retirais mon casque et la fin de sa phrase resta enfermée dans sa gorge. Heureusement pour lui son visage était couvert et il n'avait pas à se soucier de son expression.