La Dernière Étoile - Tome 1: Ascension

6. Tercium

Le calme de l'espace a toujours su apaiser mes inquiétudes, mais le silence qui régnait en orbite de Tercium n'avait rien de paisible. Glacé comme un tombeau, c'était celui de la mort.

La planète avait subit un bombardement si intense que de larges failles rougeoyantes courraient sur la surface, visibles à des milliers de kilomètres de distance. La lave remontait librement à travers les cratères causés par les tirs, transformés en volcans.

Un anneau de débris gravitait autour de la planète, les épaves de milliers de vaisseaux entrant en collision au rythme des trajectoires aléatoire sans cesse redessinées par l'attraction du monde scarifié.

Mais l'image la plus marquante de cette scène d'apocalypse restait les débris éclatés qui laissaient deviner la forme d'une lune. Elle avait implosée, détruite par une énergie démesurée qui l'avait frappée en plein cœur, et ses restes brûlait encore, comme marquées d'un sceau incandescent.

Un silence de mort régnait sur le pont du destructeur, seulement perturbé par les bruits des machines.

-Au rapport, exigeais-je.

-On ne détecte aucun signal mon seigneur, m'informa le commandant du vaisseau après avoir consulté ses scanners. La planète toute entière est silencieuse, sur toutes les fréquences.

Je contemplais ce spectacle de désolation sans dire un mot. La réalité de cette dévastation totale dépassait de loin les pires rumeurs...

-Déployez des sondes dans le champ de débris, ordonnais-je, reprenant contenance. Cherchez des survivants ou des sources d'énergie. Nous devons découvrir ce qui s'est passé ici.

Soulagés de recevoir des ordres, les soldats reprirent leur mission, arrachés au spectacle dantesque qui leur avait coupé le souffle. Le brouhaha étouffé qui en résulta avait quelque chose de rassurant...

Assis dans mon trône je posais mon menton sur mon poing, pensif.

Tercium était la planète mère d'Oldarick, un des empereurs d'ARES, la plus crainte des alliances d'Androméda. L'homme qui nous avait aidé au moment critique de la guerre d'U-Nation était aussi un seigneur de guerre puissant. Qui avait bien put s'en prendre à lui?

Il n'existait aucune force suffisamment grande dans l'univers pour s'attaquer frontalement à ARES. Mais les faits étaient là; ils avaient été broyés par une armada qu'on devinait monstrueuse. Ces dernières heures, des dizaines de mondes avaient subis le même sort sans que personne ne semble vraiment connaitre le ou les responsables.

Grâce aux informations du BSI j'avais réussi à envoyer un vaisseau qui patrouillait dans le secteur sur Tercium, avant que les pillards et les recycleurs sauvages ne débarquent.

Les morts ne répondraient pas à nos questions, mais nous avions encore une chance de trouver par nous même des explications...

-Mon seigneur, on détecte une faible source d'énergie sur une épave, m'informa soudain le commandant. Mais notre destructeur ne pourra pas l'atteindre à travers le champ de débris.