La Dernière Étoile - Tome 1: Ascension

I. Héros - septième partie

Rassemblé en urgence, le conseil d'administration du cartel siégeait au complet. Même Nolan Fryes était virtuellement présent grâce au coûteux holosiège qu'il avait eu la bonne idée d'installer dans son bunker d'Aurélia. Rater cette réunion était hors de question; les administrateurs allaient discuter de la meilleure façon de protéger le cartel, mais lui était au cœur de l'action. Il risquait nettement plus gros que son portefeuille d'actions.

-Bien, tout le monde est là inutile de perdre plus de temps, lança le PDG en guise d'accueil. Charles, vous êtes en charge de la sécurité alors faites nous un topo de la situation.

L'intéressé rajusta sa cravate avant de se lever. Nolan était persuadé que son petit sourire suffisant lui était personnellement destiné.

Tous les hommes assis autour de la table se détestaient cordialement, mais Charles et lui ne prenaient pas la peine de s'en cacher. On pouvait même dire qu'ils se haïssaient.

-Il y a trente-quatre minutes, des terroristes ont lancé une attaque sur l'une des cités volante d'Aurélia, expliqua-t-il. Actuellement ils ont débordé la sécurité du complexe et pris le contrôle de la majeure partie des installations...

-On sait qui sont ces terroristes? intervint brutalement un des administrateurs.

-Eh bien, tant qu'aucune revendication n'a été envoyée il est délicat de... commença Charles.

-Comment ont-ils franchit les défenses? l'interrompit un autre. Vous nous aviez assuré que toutes nos installations étaient sécurisées!

Plusieurs autres conseillers se mirent à parler en même temps, et une bruyante cacophonie s'installa dans la salle. Iron Dale, le PDG, ne fit rien pour l'arrêter. Ses yeux cachés derrière les reflets de ses petites lunettes empêchait de deviner ses pensées.

En temps normal Nolan aurait été aux anges de voir son rival en difficulté face au conseil, mais chaque instant perdu à parler au lieu d'agir le mettait un peu plus en danger.

-Messieurs, lança-t-il d'une voix forte. L'heure n'est pas à chercher qui est responsable de cette situation...

Mais quand elle viendra je m'assurerai que ce sera Charles, pensa-t-il.

-... L'heure est à l'unité, conclut-il d'un ton vibrant. Nous devons faire face ensemble pour surmonter cette crise!

Le calme revint, et Charles le gratifia d'un minuscule signe de tête. Une façon d'accepter la trêve qu'il lui offrait.

-Je suis foutrement d'accord avec Nolan, lança le PDG. Charles, quelles sont nos options militaires?

-D'après les premiers rapports les terroristes ont pris des otages, répondit ce dernier. Ils ont également le contrôle du réseau de défense de la cité; un assaut serait très coûteux en hommes, en vaisseaux et causerait la mort de nombreux civils. La meilleure solution serait que les équipes de sécurité déjà sur place contre-attaquent et reprennent le contrôle du complexe...

-J'ai vu ces terroristes en action, le coupa Nolan. Nos hommes ne font pas le poids, il faut donner l'assaut au plus vite tant que les terroristes n'ont pas pu se retrancher!