Le Spectre avait émergé de l'hyper-espace en bordure du puits de gravité de Runi, une colonie thrawnienne loin des zones de combat avec la SOB. Il avait fallut quelques jours au traqueur expérimental pour l'atteindre, passant par une multitude de systèmes abandonnés depuis le secteur Argos pour brouiller les pistes.
La planète océan offrait deux continents et une myriade d'îles habitables dans sa zone de confort entre les deux pôles. C'était sur ce monde paisible que le sergent Mash avait établi sa femme et son fils. C'était donc logiquement là qu'il comptait passer la permission que Varig lui avait promise sur Dantès.
Le chevalier l'avait accompagné jusqu'à la navette qui descendait sur la planète pour ravitailler le vaisseau.
Ils traversèrent le hangar en silence; le sergent portait une tenue civile, ce qui était assez rare, et un sac contenant quelques effets. Un matelot attendait qu'il monte à bord pour fermer la rampe du transporteur, mais il était encore assez loin pour ne pas les entendre.
-Vous devez avoir hâte de retrouver votre famille, lâcha Varig.
-Oui monsieur, répondit Mash, sans rien ajouter.
Le chevalier prit une grande inspiration. Il n'avait qu'une envie; s'arrêter là et lui souhaiter de profiter des siens. Mais parler avec Red lui avait fait prendre conscience de certaines choses.
-Sergent, accordez moi une minute, lâcha-t-il en s'arrêtant.
Le sous officier s'arrêta à son tour et lança un regard vers le vaisseau avant de laisser tomber son sac à ses pieds. Il croisa ses mains dans son dos, au repos réglementaire.
-Oui monsieur.
-Sergent... Je me suis rendu compte que je ne vous ai pas vraiment laissé le choix de rejoindre ou non mon équipage sur Dantès. J'aimerais corriger ça aujourd'hui. Si vous souhaitiez rejoindre les forces de défense planétaire de Runi ou tout autre unité et bien... J'appuierais votre demande.
S'il fut surpris, le sergent n'en montra rien.
-Merci monsieur. J'y... Réfléchirais.
Le sous officier avait toujours été avare en paroles, et il lança un nouveau regard vers l'appareil.
-Y-a-t-il autre chose monsieur?-Oui, lâcha le chevalier. Je suis désolé pour J. Je sais que c'était bien plus qu'un subordonné pour vous, et c'était mon ami.
Mash le fixa comme pour mesurer la sincérité de la déclaration.
-Les soldats meurent monsieur, lâcha-t-il froidement. C'est la guerre. Au moins la mort de J a eu un sens. Et on l'a vengée.
Il lui tendit sa main de métal. Le chevalier la serra brièvement avant que le sergent ne ramasse son sac. Sans rien ajouter, le soldat salua et tourna les talons. Varig le suivit du regard alors qu'il rejoignait la navette.
Il ignorait si Mash était sincère. Lui-même ne se sentait pas mieux depuis qu'ils avaient tué Harkass, sur cette plage. Au contraire; cette mort était comme une blessure de plus, un meurtre inutile seulement motivé par la colère et qui n'avait pas ramené J. Et pourtant une partie de lui même en avait ressenti le besoin... Avait décidé que c'était la chose à faire.
Le fait qu'il n'ai pas pressé la détente le moment venu n'y changeait rien. C'était peut-être même pire.
Varig avait grandit ballotté de planètes en vaisseaux de réfugiés. Il croyait connaitre la guerre. Mais endurer les conséquences des combats et les mener étaient deux choses totalement différentes. Il n'était plus un simple soldat; il décidait désormais. Et devait affronter les conséquences de ses choix.
Thrawn disait qu'il voulait mettre fin à la guerre une fois pour toute. Bâtir une force qui tiendraient une bonne fois pour toute l'ennemi à distance. Mais cela rendait-il tout ce qu'ils faisaient juste et nécessaire?
Le vaisseau de Mash décolla sans qu'il ai trouvé de réponse.
-Monsieur? lança Carlsson, qui s'était approché derrière sans qu'il l'entende venir. J'ai besoin de vous en salle de conférence. La directrice Septime souhaite vous parler.
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La Dernière Étoile - Tome 1: Ascension
FanfictionUn empire, une guerre éternelle, une dernière étoile. L'univers d'Androméda connaît enfin la paix. Ses galaxies se sont éteintes, les guerres sans fin ont cessées alors que les mondes étaient broyés par les torsion de la réalité. Tout n'est plus que...