La grande salle de l'observatoire avait été transformé en camp de réfugiés.
Partout on voyait des visages sales et hébétés, des blessés et des sanglots. Les parures luxueuses des survivants semblaient incongrues au milieu de la misère évidente de ses propriétaires.
-Vous voulez que je vous dise un truc marrant, Atorias ou quelque soit votre nom? demanda le capitaine Reapers.
Accoudé à la rambarde d'une travée supérieure il observait le millier de personnes rassemblé en contrebas. La plupart devait rester debout par manque de place. Chaque ouverture servait de poste de tir, et les sous-sols avaient été transformés en hôpital de fortune. Il n'avait nulle part ailleurs où installer tout ces gens, sans parler de les nourrir ou de les soigner.
Finalement devant l'absence de réponse de son interlocuteur il se tourna vers lui. Deux gardes du cartel le tenaient en joue, doigts sur la détente de leurs pistolets.
-Je n'aurais même pas dû être ici, lâcha-t-il en retirant sa casquette. J'avais posé une semaine de permission, mais après votre petit cirque au poste de sécurité on m'a collé de tournée d'inspection en guise de punition. Pour autant que je sache tous mes collègues officiers sont morts dans l'explosion du poste central de la tour. Vous savez ce que ça signifie?
-Que vos chances de promotion viennent de grimper en flèche? ironisa Varig.
Le capitaine ne sourit pas et remit sa casquette.
-Ça signifie que je suis le dernier officier de la sécurité encore en vie sur ce putain de caillou, et qu'accessoirement je suis censé régler cet épouvantable merdier. Alors vous feriez mieux de me dire qui vous êtes vraiment et ce que vous voulez parce qu'aujourd'hui je suis vraiment de mauvaise humeur.
Varig jeta un regard vers les gardes qui le tenaient en joue. Il estima qu'il arrivait facilement à en désarmer un et à abattre son collègue avant qu'il n'ait pu réagir. Mais les autres membres du groupe avaient été emmenés aux sous sols; s'il voulaient sortir d'ici sans casse mieux valait coopérer.
-À ce moment je pense que vous n'en avez pas grand chose à faire de qui je suis, répondit-il avec assurance. L'important c'est que j'ai un plan.
L'officier jeta un nouveau regard vers la foule agglutinée dans la grande salle circulaire avant de ramener son attention sur le chevalier. Ses traits étaient ridés par la tension.
-J'écoute, lâcha-t-il.
-Je sais où se trouve le dispositif qui contrôle la défense anti-aérienne de la cité, annonça Varig. Je vais y emmener une petite équipe et le détruire pour permettre au cartel de se déployer en force. En quelques heures vous aurez repris la cité; tout ce dont j'ai besoin c'est de nos armes et d'une dizaine de vos hommes pour...
-Vous n'avez pas l'air de vraiment saisir notre situation, le coupa l'officier d'une voix lasse.
Il activa une petite sphère, qui projeta une image en trois dimensions de la cité volante. Des données s'y affichèrent, désignant plusieurs points.
-On affronte une armée de terroristes et ce qui reste de nos troupes est dispersé aux quatre coins de la cité, expliqua-t-il. Je suis censé tenir cette position avec moins de cinquante gars dont une douzaine est blessée, et dont la plupart n'a même pas un fusil. Je ne sais même pas par quel miracle on a réussi à repousser le premier assaut, mais ils reviendront. Comme si ça ne suffisait pas j'ai un millier de civils à gérer, et si leur abattement laisse place à la panique ça va vraiment devenir moche.
Il fit disparaître l'hologramme et rangea la sphère.
-Vous et vos compagnons avez l'air de savoir vous battre, lâcha-t-il. Je vous autorise à rester ici, mais oubliez votre idée de commando suicide. Les ordres sont de tenir la position le temps que les ingénieurs du cartel piratent la sécurité à distance et c'est ce que je vais faire; ou alors on va tous crever en essayant.
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La Dernière Étoile - Tome 1: Ascension
FanfictionUn empire, une guerre éternelle, une dernière étoile. L'univers d'Androméda connaît enfin la paix. Ses galaxies se sont éteintes, les guerres sans fin ont cessées alors que les mondes étaient broyés par les torsion de la réalité. Tout n'est plus que...