E. Une vraie promenade - dernière partie

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Les oreilles sifflantes à cause de l'explosion Varig se redressa, désorienté. Son cœur battait si vite qu'il lui faisait mal; il essaya de respirer pour se calmer, mais l'air était saturé de poussière et il s'étouffa. Des gens criaient près de lui mais leurs voix lui semblait assourdies, comme s'il était sous l'eau.

Perdu, il tourna sur lui même, tentant de se protéger la bouche et le nez dans l'encolure de sa veste. Autour de lui tout était sombre et noyé dans un nuage de poussière, mais ses yeux rencontrèrent soudain un rond de lumière.

Pris d'un besoin irrépressible de quitter l'enfer dans lequel il se trouvait il trébucha vers la lueur, escaladant un monticule de gravats. Il s'entailla méchamment la main sur un débris, mais cela ne l'arrêta pas; à cet instant la seule chose qui comptait pour lui c'était de sortir.


Quand il parvint enfin à l'extérieur il tomba sur le sol, toussant et crachant sans pouvoir penser à rien. Une fois qu'il eu assez récupéré pour se lever, il découvrit une scène dantesque.


Lors de l'alerte il avait rejoint l'abri souterrain du quartier avec sa famille, qui se trouvait dans un jardin d'enfants au milieu des gratte-ciel.

Désormais il n'y avait plus d'immeubles, seulement de grotesque squelettes de métal tordu. Le parc où il jouait quelques heures plus tôt n'était plus qu'un immense cratère fumant, et des flammes achevaient de dévorer les arbres qui avaient résisté au souffle de l'explosion. La bombe avait même exhumé le bunker enterré où il se trouvait encore quelques instants plus tôt, éventrant le béton comme une lame mordant la chair.

Le ciel était digne des récits de l'apocalypse. Les lueurs de la bataille qui se déroulait en orbite se reflétaient sur les nuages dans une sarabande furieuse.

Le sang coulait goutte à goutte de sa main blessé, tombant sur le sol sans qu'il s'en aperçoive.


Un vaisseau venait de traverser les nuages, emplissant le ciel au dessus de du petit garçon blessé.


-Varig, appela une voix féminine. Réveille toi, il faut qu'on bouge!


Le chevalier ouvrit les yeux, désorienté. Il était étendu au milieu des décombres du Dernier Recours. Encore confus, il leva sa paume droite devant ses yeux; une fine cicatrice s'y devinait encore, guérie depuis longtemps déjà.

Red interpréta mal son geste et saisit sa main pour l'aider à se lever.


L'agent Carlsson était déjà en train de traîner Wings vers leur navette, en vol stationnaire. Le contrebandier semblait mal en point mais il respirait.

Debout sur la rampe, le sergent Mash surveillait nerveusement les alentours, fusil à l'épaule. Les restes du panneau publicitaire éclairaient la scène en vomissant des étincelles par intermittence. Des explosions lointaines retentissaient régulièrement.


-Qu'est ce qui se passe? demanda le chevalier alors que Red l'entraînait à son tour vers l'appareil.

-C'est un vrai miracle que vous ayez survécu à ça... lâcha-elle sans répondre à la question, désignant les ruines fumantes du bar. C'est la guerre, faut pas traîner!


Comme pour illustrer son avertissement, un chasseur en flammes les survola à pleine vitesse avant de disparaître derrière les immeubles. Une puissante explosion résonna alors que Varig grimpait à bord de la navette.

La Dernière Étoile - Tome 1: AscensionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant