Varig avait évité la dernière attaque de l'araignée mécanique en plongeant en avant, glissant sous son corps massif au moment où elle abattait ses pattes sur lui. Il se redressa derrière elle, dans son angle mort.
Il espérait un répit, mais la machine n'eu même pas un instant d'hésitation; elle pivota dans un horrible cliquetis de métal pour se tourner à nouveau vers lui.
Le chevalier savait que s'il s'éloignait d'elle ses armes lourdes le faucheraient avec facilité. D'un autre côté rester au contact ne lui laissait aucune chance de fuir...
Il n'eu pas le loisir de réfléchir plus avant à son problème; l'énorme mitrailleuse qui surplombait l'abdomen pivota vers lui et il dû plonger sur le côté pour ne pas être découpé par la pluie de balles qui s'abattit sur l'endroit où il se trouvait un instant plus tôt.
Un coup d'une des pattes arrière le cloua au sol avant qu'il ne puisse se relever. Il hurla alors que la griffe de métal traversait sa combinaison et sa chair avec facilité.
Insensible à ses cris, la machine le projeta au loin. Son vol plané dura une bonne seconde avant qu'il ne percute un mur et ne tombe lourdement au sol, le souffle coupé par la puissance de l'impact. Du sang coulait à flots de son épaule dans laquelle s'ouvrait un trou béant. Il tenta pourtant de se relever, mais son corps ne lui obéissait plus.
Tout ce qu'il parvint à faire c'est redresser assez la tête pour voir la mécaraignée braquer le canon de son lance-flamme vers lui. L'arme se mit à rougeoyer sous l'effet de la chaleur, mais elle ne tira pas.
Étonné, Varig la fixa de longues secondes avant de remarquer que même les flammes des incendies et la poussière en suspension s'étaient subitement arrêtées. Le monde était comme figé autour de lui, un phénomène qu'il avait déjà vu...
Il baissa les yeux sur sa blessure à l'épaule. Elle brillait d'une lueur rouge pulsant au rythme des battements son cœur. Il ne ressentait plus de douleur. Tout était soudain devenu silencieux.
-Tu vas mourir, intervint calmement une voix familière.
Varig leva la tête et découvrit Appollyon, assise en tailleur devant lui. Sa large silhouette offrait un obstacle rassurant entre la machine de mort et lui, quoi que purement illusoire.
-Comment est-ce que tu...? commença-t-il avant de perdre ses mots.
Il s'assit à son tour, s'adossant au mur. L'Inquisitrice suivait chacun de ses gestes avec attention de ses pupilles rouges identiques aux siennes.
-Pourquoi es-tu là? demanda finalement Varig.
-Pour te poser une question, répondit tranquillement son interlocutrice. Pour toi, à cet instant, la mort est-elle une amie ou une ennemie?
-Ennemie, lâcha le chevalier sans hésiter. Je... Je ne veux pas mourir. Pas si vite...
Appollyon hocha la tête.
-Dans ce cas je peux encore te sauver, annonça-t-elle. Mais on n'échappe pas à la mort sans faire des sacrifices...
Varig prit une grande inspiration avant de grimacer un sourire.
-Dis moi ce que tu veux, lâcha-t-il.
-Une vie, lâcha la femme en se levant. Une vie pour une vie... Un marché honnête.
Le chevalier hésita.
-Qui veux tu tuer? demanda-t-il.
-Un ennemi des dieux, éluda-t-elle en se penchant sur lui. Alors, quelle est ta réponse?
-Ai-je le choix? demanda-t-il amèrement.
L'Inquisitrice ne répondit pas et posa les mains sur son front. Il ignorait quelles répercussions auraient ce pacte dans l'avenir, mais il ne pouvait pas mourir maintenant. Pas alors que ses camarades étaient en danger, pas alors que sa vie commençait à peine.
-Ouvre ton esprit, ordonna-t-elle. Laisse moi toucher la puissance sacrée qui coule dans tes veines, laisse moi répandre la fureur, le feu et la mort sur nos ennemis!
Leurs yeux s'illuminèrent d'une lueur surnaturelle alors que sa voix s'emplissait d'une puissance surnaturelle.
Le temps reprit soudain son cours normal et la mécaraignée déversa un torrent de flammes, engloutissant Varig qui gisait toujours agonisant sur le sol.
Une silhouette se leva pourtant au milieu du brasier, insensible à la chaleur insupportable.
-Les vrais croyants ne craignent pas la morsure de la flamme, déclara Varig d'une voix qui n'était plus vraiment la sienne.
Il étendit la main, et une lourde épée s'y matérialisa. La sensation était très différente de celle qu'il avait vécu quand Thrawn avait envahit son corps. Il n'observait pas en spectateur; il ne faisait qu'un avec l'Inquisitrice et ses pensées.
-Car ils sont la flamme incarnée... acheva-t-il.
La mécaraignée ne s'inquiéta pas outre mesure des capacités de son adversaire; concentrée sur sa tâche d'extermination, elle dressa son abdomen pour le noyer sous un déluge de balles.
Le chevalier effectua un bond surhumain et abattit son épée, tranchant la mitrailleuse en deux. L'arme explosa, déséquilibrant la machine. Celle-ci ne connaissait pas la douleur; elle se redressa, mais son adversaire revenait déjà à la charge.
Cette fois il trancha la moitié des pattes sur lesquelles elle s'appuyait. La mécaraignée roula lourdement et se trouva sur le dos.
Varig bondit sur elle et plongea son arme dans la tête de l'araignée avec un cri de rage. Son épée traversa le métal de part en part en y laissant une marque incandescente.
Il dégagea son arme d'un mouvement souple avant de sauter à distance.
La mécaraignée explosa, faisant trembler le bâtiment sur ses fondations. Une boule de feu engloutit Varig, mais quand elles disparut le chevalier n'avait pas bougé. Même sa combinaison était intacte. Ses yeux brillait d'une puissance venue d'un autre monde.
Il leva la tête vers le ciel étoilé qu'on apercevait à travers la brèche dans la façade.
Le chevalier se mit en marche, sans se presser, avançant jusqu'au monticule de débris qui lui barrait la route. Il le franchit d'un bond prodigieux, et atterrit sur le pont menant à la tour centrale de la cité.
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La Dernière Étoile - Tome 1: Ascension
FanfictionUn empire, une guerre éternelle, une dernière étoile. L'univers d'Androméda connaît enfin la paix. Ses galaxies se sont éteintes, les guerres sans fin ont cessées alors que les mondes étaient broyés par les torsion de la réalité. Tout n'est plus que...