La Dernière Étoile - Tome 1: Ascension

E. Survivre

L'espoir de Varig avait vite été déçu; alors qu'il courrait droit devant lui, il entendit une volée de balles siffler à ses oreilles et un homme crier des ordres.

Accélérant l'allure, il se courba en deux et franchit un virage, temporairement hors d'atteinte. Avec un peu de chance les marines seraient trop occupés avec les vaisseaux de débarquement pour envoyer plus de deux ou trois hommes à ses trousses... Mais comment en venir à bout? Les pensées se bousculaient dans sa tête, noyées de panique.

Il devait se concentrer. Penser froidement, en soldat. Faire le vide.

Soudain alors qu'il aperçut une porte sur sa droite. Espérant avoir assez d'avance, le jeune soldat l'ouvrit et se glissa dans la pièce.

C'était un petit local plongé dans la pénombre, avec quelques caisses de matériel. Alignées contre le mur, il en manquait une, laissant un espace suffisant pour se cacher. À défaut de mieux, Varig s'y terra, invisible depuis l'entrée, priant pour que les marines passent sans le voir.

Quelques secondes s'écoulèrent, interminables. Le fracas de la bataille qui se déroulait dans le hangar résonnait à travers les cloisons, et les combats ne semblaient pas faiblir...

En tendant l'oreille, le jeune soldat perçut des pas, rapides d'abord puis ralentis, prudents.

Un faisceau lumineux balaya la pièce, sans l'atteindre grâce à la casse derrière laquelle il se cachait. C'était l'instant de vérité... Les marines allaient-ils pousser plus loin?

La lumière disparu, et il poussa silencieusement un soupir de soulagement. Sauvé, au moins pour le moment...

Soudain il se trouva face à face avec un soldat en uniforme doré, braquant sur lui un fusil d'assaut. Varig se redressa et leva les mains en l'air.

-Sale rat de thrawnien... lâcha le premier marine, raidissant déjà son doigt sur la détente.

Soudain un hurlement retentit dans le couloir, suivit d'un grand choc. Les deux soldats tournèrent la tête une fraction de seconde, surpris.

Tentant le tout pour le tout, Varig bondit sur le plus proche, qui tira trop tard pour l'arrêter. Les deux hommes tombèrent au sol, luttant brutalement pour le fusil. Le jeune soldat avait l'avantage de la surprise; il asséna un violent coup de coude à son adversaire, mais ce dernier fut protégé par se casque et ne lâcha pas son arme.

-Bordel! jura le second soldat, hésitant à tirer de peur de toucher son camarade.

Un bruit suspect l'alerta et le fit se retourner vers la porte. Mais avant qu'il ne puisse réaliser ce qui se passait main griffue le saisit par le col de son uniforme et le projeta avec une force surhumaine. L'homme poussa un hurlement de terreur bref avant de s'écraser contre une cloison avec tant de violence qu'il y laissa une marque circulaire. Son cadavre s'effondra comme une poupée désarticulée, la colonne vertébrale en miettes.

Luttant toujours avec le marine, Varig ne remarqua même pas ce qui se passait. Aveuglé par l'adrénaline, à cet instant la seule chose qui compta pour lui dans l'univers était cet inconnu au visage casqué. Un nouveau coup de feu claqua, allant se perdre dans le plafond. Le marine se débattait violemment, mais gardait les mains sur son fusil. Son adversaire en profita pour faire une chose qu'il n'attendait pas; il dégaina le couteau qu'il portait sur son épaulette blindée et frappa droit sur sa gorge. L'homme parvint à arrêter le coup en saisissant le poignet de son adversaire in extremis, mais Varig se mit à pousser à deux mains. L'autre fit de même dans l'autre sens, mais le jeune soldat était au dessus de lui et mettait tout son poids sur son arme.

La pointe du poignard redescendit tout doucement, pénétrant la tenue renforcée puis la chair sans effort. Jusqu'au dernier instant l'homme lutta pour survire, en vain.

Haletant, Varig s'éloigna du marine qui tressaillait encore, son propre couteau planté dans sa gorge jusqu'à la garde. Il venait de tuer un homme pour la première fois.

Mais il n'était pas seul dans la pièce. Une silhouette massive se tenait entre lui et la sortie.

-Hostiles éliminés. En attente d'instructions, lâcha Delta_08 de sa voix caverneuse.