12. Fusion - première partie

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Dès mon retour dans l'espace impérial après des semaines d'exploration, une énorme masse de messages en haute priorité afflua dans le système de communication de l'Inspiré. Il fallut plusieurs minutes au logiciel pour décider d'un ordre de classement, que S3th remporta haut la main. Rien d'étonnant puisqu'il était le codirigeant de la Fédération et apportait de bien surprenantes nouvelles.


En quelques phrases précises, mon vieil ami me résuma la proposition de fusion de Rems et l'enthousiasme qu'elle avait soulevée parmi les empereurs de la Triplice. Il avait œuvré avec son efficacité habituelle, assurant les tractations sans pour autant prendre de décision définitive. Même s'il n'en parlait pas, je me doutais que faire patienter les uns et les autres jusqu'à mon retour n'avait pas dû être simple...

Rassembler nos trois alliances en une seule et même grande coalition. Un projet que j'avais jusque là jugé irréalisable; chacune de nos alliances avait son identité bien trempée, défendant farouchement son indépendance. Pourtant d'après S3th, Rems semblait avoir réussi à s'attirer un large soutien. C'était logique en y repensant; j'avais personnellement affronté Napoléone puis Syldan, fait bannir le Grand Roi Pepone, de sorte qu'il ne restait à l'AEU que des sénateurs favorables à la Triplice. Quand à la LVI, affaiblie par la trahison de Revan et la guerre contre la SOB, elle devait sans doute se réjouir de cette occasion de se renforcer à travers cette fusion. Les Sith n'avaient jamais caché leurs ambitions.


S3th s'était déjà assuré d'aplanir toutes les difficultés techniques, mais une question restait en suspens. Terrane et Dark Skywalker soutenaient-ils le projet?

J'étais bien placé pour savoir que les jeux politiques de l'AEU pouvaient occasionner de sévères divergences, voir même un schisme. Nous ne devions en aucun cas soutenir un projet de sédition.


J'aurais pu me téléporter dès à présent dans le bureau de S3th, mais un autre message retint mon attention. Il s'agissait d'un rapport du BSI rédigé par la directrice Septime, le résultat d'une évaluation que je lui avais demandé et qui n'aurait pas dû occuper une telle place dans le système de messagerie. Curieux, je m'y plongeais donc pour trouver ce qui avait justifié un tel traitement.


Manifestement, mon chevalier impérial n'avait pas chômé. J'avais nommé Varig Atorias à ce rang sans vraiment savoir ce que cette expérience produirait; bien sûr j'avais pu sonder son esprit lors de la bataille contre Appollyon et connaissais sa loyauté, mais j'ignorais s'il serait à la hauteur de mes attentes. Même s'il avait reçu un entraînement destiné aux militaires de haut rang, des pouvoirs étendus ainsi qu'un vaisseau dernière génération et un équipage, il restait un simple soldat promu du jour au lendemain. Mais depuis il avait enchaîné les missions haute valeur, comme pour démontrer ses qualités. La traque de l'observateur avait été sa première opération, suivie de nombreux succès: démantèlement d'un trafic d'armes sur Csillia, élimination d'un capitaine de la SOB qui terrorisait les marges éloignées de la galaxie 2, destruction d'une secte Sith conspirant contre la LVI, sécurisation des plans d'une arme expérimentale ARES... Tout ces événements avaient fait grimper en flèche le niveau de priorité de ce rapport pour le logiciel.


La directrice recommandait qu'il reçoive des moyens plus importants, indiquant que son manque d'expérience avait été compensé par son entourage. Il était rare que Nina rende de tels avis, et je me fiais à elle. Je me laissais aller en arrière, réfléchissant.


Au commande d'un vaisseau, Varig s'était montré plus qu'efficace. Quelle responsabilité lui confier à présent?


Mon regard glissa vers la fausse baie vitrée de ma cabine où évoluait la flotte d'exploration. Ce que j'avais découvert sur Polème n'avait fait que renforcer mon idée selon laquelle les armes du salut ou de la ruine d'Andromeda se trouvaient dans l'espace inconnu. J'avais donc décidé d'augmenter ses effectif et de promouvoir un amiral à sa tête.

Le commandant Nile s'était montré compétent mais trop timoré pour occuper ce rang alors que le capitaine Frallon de l'Arbane s'était à l'inverse montré insubordonné et trop audacieux. Avec un chevalier impérial pour les diriger tous les deux, peut-être ce duo contre nature pourrait-il devenir une force.


J'activais mon communicateur et ordonnais à l'IA de joindre Varig Atorias afin de l'informer que son vaisseau et lui avaient une nouvelle affectation.

La Dernière Étoile - Tome 1: AscensionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant