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Voilà un bon moment maintenant que l'avion avait atterri non loin de Disney World, à Orlando.
Les mains chargées de valises - deux chacune - dont toutes possédaient bien enfouies sous des tas de vêtements une quantité assez importante de liasses, Déa et Axelle prirent le chemin de la sortie de l'aéroport.
Effectivement, durant les prochains jours et par la suite pendant une durée indéterminée, les deux créatures prévoyaient de se faire relativement discrètes.
Elles décidèrent rapidement de ne pas engager de taxi. Ni de se réfugier dans un hôtel d'ailleurs. De toute manière, comment dormir avec la crainte d'être dénoncée par un membre du personnel ou bien encore par un autre client ?
Non, par prudence - et au grand dam de Déa habituée à un certain niveau de confort - les deux anciennes danseuses se cacheraient sous les caniveaux, là où exceptés des rats, personne ne chercherait leur présence.
Elles croiseraient probablement quelques sans-abris plus ou moins fréquentables en cours de route, mais leur but était de dénicher un coin reclus appartenant au monde souterrain de cette ville.
Bien au contraire de sa copine, Axelle connaissant bien ce mode de vie ce fut elle qui se chargea de trouver l'entrée vers cet univers caché, à la fois mélangé et à l'abri de la foule grouillante qui vivotait en surface.
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Après avoir tourné encore et encore dans cette cité que l'une comme l'autre ne connaissaient que de nom avant quelques heures, la jeune femme aux cheveux flamboyants repéra enfin ce qu'elle cherchait depuis un bon bout de temps.
En effet, à moitié couverts par les poubelles d'un restaurant - dont une myriade de gros rats bruns déchiquetait les sacs en polyéthylène afin d'en extraire de quoi se nourrir - les marches descendantes d'un escalier semblaient mener vers une sorte de cave à l'allure sombre.
Déa lança un regard à celle qui l'accompagnait. - T'es sûre que tu veux y aller ? Son instinct de survie lui criait presque d'abandonner ses deux valises puis de partir en courant.
- On n'a rien de mieux pour l'instant, répondit Axelle d'une petite voix. La tonalité presque coupable sur laquelle elle avait prononcé ces mots retint l'orpheline de remettre en question ses dires.
De plus, elle avait raison. Probablement déjà recherchée pour un double meurtre - si ce n'était pas le cas cela n'allait certainement pas tarder - Déa avait plutôt intérêt à se cacher au plus vite.
Quant à Axelle et son dernier repas... Même problème : on ne tarderait peut-être pas, maintenant que Kaël avait disparu, à faire le lien entre la disparition de ce riche homme d'affaires et l'abandon de poste de la petite Rubis.
La brune à la crinière bouclée poussa un soupir de résignation. - Ok, accorda-t-elle. Je te suis. Axelle acquiesça d'un signe de tête. Leurs valises à la main, les deux évadées s'approchèrent à pas de loup des premières marches.
Déa posa le premier pied, puis tout en restant sur le qui-vive, prête à attaquer la première manifestation potentiellement hostile qui se présenterait, elle progressa jusqu'à atteindre une porte en fer crasseuse.
Sa copine la rejoignit et au même instant, toutes deux entendirent nettement le cri effroyable d'un homme visiblement sujet à une horrible torture.
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