Réajustant son crop top rouge que le vent faisait dangereusement partir vers le haut, Saga les yeux tournés en direction du ciel, pensive, devina la suite.
- Vous croyez quoi ? Qu'elle est toujours là-bas ? leur lança-t-elle légèrement moqueuse.
C'étaient ses copines, tout de même...
Ikka regarda Sigrid l'air franchement mal à l'aise.
Évidemment, elle n'allait pas lui avouer que contrairement à la grande perche, en plus du dégoût lié au caractère sanglant de la scène à laquelle sans que personne d'autres ne le sache, elles avaient assisté ainsi qu'à la peur qu'un jour la vérité éclate au grand jour, l'ancienne copine de Svea Asheim était depuis peu rongée par les remords.
Elle revoyait la jeune fille à la chevelure châtain claire marcher paradoxalement rapidement mais simultanément avec appréhension vers le domicile de ses parents.
Puis sa grande copine lui saisir - à Ikka - la manche après avoir insisté pour qu'elle lui montre où la campagnarde habitait...
Ensuite, à pas de loup, Ikka légèrement en retrait, elles s'étaient approchées de la petite menue, profitant du brouhaha provoqué par le train sur le point de passer pour ne pas se faire remarquer...
Puis en une fraction de seconde, le geste avait été commis.
D'une simple tape dans le dos à deux mains, forte, sûre et teintée d'amusement à la manière des bullies de Dustin, Lucas et Mike dans la première saison de Stranger Things, Sigrid avait commis l'irréparable.
Puis la suite, le corps miraculeusement uniquement partiellement écrabouillé car Svea était tombé en partie entre les deux voies du chemin de fer.
Sa tête elle, relativement jolie, était levée en direction de la maison de sa mère et quant à ses pieds, Ikka les revoyait se rapprocher d'elle sous l'effet du tranchement de son corps d'enfant.
Tandis que la meurtrière vivait plutôt bien ces événements, la complice elle en faisait littéralement de sombres cauchemars, quasiment toutes les nuits.
Systématiquement ou presque, lorsqu'elle closait les paupières pour la nuit ou juste une sieste, elle voyait apparaître le buste mince, surplombé d'une tête à l'expression manifeste de colère de son ancienne copine.
La chose, la demi-Svea se précipitait vers elle à l'aide de ses mains à plat sur le sol, les coudes tournés vers l'intérieur.
Telle une araignée géante, la créature revenue des limbes la traumatisait d'autant plus par le bruit que ses pas manuels engendraient contre le sol bétonné : teke-teke.
À l'instar de Thérèse Raquin dans le roman éponyme d'Émile Zola, à la suite de l'assassinat de Camille par Laurent, et bien que le phénomène soit chez Ikka nettement plus lent et inconscient que chez la femme infidèle, la culpabilité dont la complice était en proie était en train de la tuer à petit feu, lentement mais sûrement...
Elle ne pouvait pas le savoir car, étant dotée d'un cœur aussi froid et imperméable que le pergélisol, Sigrid de son côté ne voyait pas ces cauchemars d'un œil aussi empathique que sa copine.
Dans son cas, ces rêves horrifiques s'assimilaient plutôt à de noirs souvenirs lui rappelant que son imprudence avait bien failli lui coûter la tranquillité de son existence...
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Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.