Effectivement, Soraya et Marzanna avaient un tant soit peu négligé la personne ayant déverrouillé la porte de leur dernière cellule.
Or, celle-ci n'avait eu aucun mal à les traquer du haut de la fenêtre de la petite pièce mal entretenue.
Toujours encapuchonnée, cagoulée et vêtue de vêtements larges afin qu'on ne la reconnaisse pas, la femme aux talons aiguilles avait alors passé un rapide coup de fil à Coline, qui s'était chargée par le biais de ses armoires à glace, de suivre leurs deux petites donneuses.
C'est que le jeu était loin d'être terminé. On leur avait pour le moment laissé un rein, mais en aucun cas cela ne signifiait qu'on avait l'intention de le leur laisser.
À l'instar du petit basané qui avait d'après Coline été embelli par ses propres soins quelques temps auparavant, les deux demoiselles encore en convalescence - leur long sommeil artificiel leur avait il est vrai redonné de nombreuses forces... - avaient fait le choix de se cacher dans l'un de ces nombreux bâtiments que possédait le village fantôme de sa propriétaire.
Sorte de grand quartier résidentiel dont la totalité des locataires ayant un jour vécu en ces lieux s'avérait aujourd'hui soit mort, soit très vieux, celui-ci servait de laboratoire à ciel ouvert pour la chirurgienne et sa compagne.
Compagne qui l'aidait en temps normal à trouver des proies faciles, à la fois influençables, obsédées par leur apparence et rejetées par la société...
Ce dernier élément facilitait le prononcé d'un non-lieu, car qui donc se préoccupait de la soi-disant disparition d'un homosexuel, d'autant plus s'il s'agissait d'un transexuel ?
Après tout ces gens-là n'avaient-ils pas pour tradition de déménager afin d'intégrer un boui-boui dans le but de partager au public leurs mœurs au goût douteux ?
Voilà ce qu'il se racontait lors de chacun des « départs » remarqués d'un habitué du Java.
Il est vrai néanmoins que la chasseuse, la complice de la trafiquante d'organes chevronnées, triait sur le volet les producteurs de l'or cellulaire.
À cet instant, la femme aux talons aiguilles apprenait, par messages échangés avec sa concubine secrète formée à la chirurgie urologique, que Leandro et Kostas étaient sur le point de pénétrer très discrètement dans le bâtiment occupé.
La métisse poussa un soupir. Elle regrettait presque ce gentil Sélim. Si doux, seule sa fixette en lien avec son apparence avait eu raison de son rein droit, puis gauche.
Il était évidemment mort depuis, mais bien entendu non pas sans que l'Italien et le Grec n'aient au préalable longuement joué avec lui...
Au moment où Coline alerta sa complice que Marzanna et sa copine avaient solidement fermé la porte principale du bâtiment, la chasseuse ricana méchamment.
Ce que ces femmes étaient stupides ! Comme dans tout magasin de vêtements, en plus de l'entrée principale, on pouvait accéder au local par l'issue de secours, une fenêtre, un local adjacent...
Ou bien par le toit ou le sous-sol, cette dernière option constituant de loin en la solution favorite des deux hommes de main de la chirurgienne un peu trop accro aux injections d'acide hyaluronique, qu'elle était en plus relativement inapte à exécuter...
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Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.