La jeune femme s'approcha à pas de loup du cabanon. Humant l'air à la manière d'un jack russel et balayant les alentours du regard comme un aigle, elle crut bon de se rendre dans le petit abri afin de cacher l'enveloppe sans vie de celle qui avait durant longtemps côtoyé le même bar à hôtesses qu'elle-même.
Déa poussa un soupir. Elle n'avait même pas encore chassé pour Grégory - elle serra les dents à cette idée - et encore moins eu le temps de trouver un terrier où se reposer. Au moins, sa panse était pleine.
Marchant à pas lents et prudents, contrôlant ses angles morts telle une conductrice effectuant un créneau, l'orpheline atterrit enfin sur le pas de la porte de sa cible. La cabane abritait probablement les outils de jardinage du domestique afféré à un emploi spécialisé, les vélos des enfants ou bien tout autre objet ne trouvant pas sa place dans la sublime demeure.
Par précaution, elle laissa doucement glisser le cadavre de ses bras vers le sol. En aucun cas elle ne devait pouvoir se faire agresser sans être en mesure de contre-attaquer. Après quoi, elle actionna la poignée de la porte avant de pousser cette dernière d'un violent ap chagi.
La face lisse faite de bois trembla mais dévoila sans souci ce dont elle renfermait. Comme elle s'y attendait, un gloubi-boulga fait de choses et d'autres remplissait cette petite cabane.
Des bacs plein de jouets pour enfants - probablement déjà adultes depuis longtemps - se tenaient aux côtés de cartons remplis à ras bord de vêtements, babioles ou encore peluches Winnie l'Ourson.
Se rappelant soudainement la raison de sa venue, Déa ramassa le boulet ensanglanté puis le transporta jusqu'à un amas de cartons larges et certainement oubliés depuis belle lurette.
C'est alors que l'intruse eut une idée. Et si elle découpait ce corps, et en cachait les morceaux çà et là, dans plusieurs boites différentes ? Si la cabane ne faisait office que de remise, nul doute qu'elle aurait bien le temps de quitter la ville avant d'être rattrapée.
Scarlet l'avait retrouvée sans problème, pendant quelques instants, elle se fit la réflexion qu'étrangement, les forces de police elles ne la recherchaient pas encore.
En temps normal, quand ce n'était pas Kaël qui s'en chargeait, Déa faisait disparaitre les corps ainsi vidés de leur âme en les camouflant dans des charniers dont elle seule, ainsi que ses parents, connaissaient l'emplacement.
Ici, dans cette ville inconnue, elle n'aurait jamais osé tuer sa proie en pleine rue. Comme avec les clients du Fries Paradise, elle aurait emmené sa victime chez lui - ou dans tout autre lieu à l'abri des regards - avant d'abattre tel un lièvre l'imprudent.
Un mauvais pressentiment saisit alors Déa. Sans comprendre pourquoi, elle sentait que tôt ou tard, elle devrait reprendre du service. En effet, cette nuit, qui était encore loin d'être terminée, lui démontrait qu'elle était bien incapable de vivre longtemps en cavale.
Axelle prise en otage et servant de gage, elle se sentait forcée de devoir continuer cette activité criminelle encore un certain temps. Ce qui signifiait également se procurer une couverture, sans quoi trouver des complices pour ses alibis comme Kaël Kagel l'avait longuement été s'avèrerait bien compliqué...
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Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.