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Pastel courait à vive allure. Derrière elle, les balles pleuvaient telles des gouttes de pluie avant de choir sur le sol terreux, recouvert de divers champignons, herbes et branches mortes.
Le chasseur ne cessait de lui courir après. Sans chien pour le seconder, l'homme ne disposait que de sa carabine pour tenter d'abattre la biche au pelage couleur cannelle.
Soudain, le cervidé s'arrêta net, puis s'écroula. Avec horreur, elle sentit distinctement une douleur vive prendre place dans son flanc.
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Elle avait été touchée une fois, puis deux. Le sang ruisselait à grand flot de son corps plutôt mince lorsque, sans une once de pitié, l'homme s'approcha d'elle d'un air triomphant avant de braquer son arme contre sa tête.
Le chasseur tira à bout portant, faisant éclater en un instant la cervelle de l'animal qui, quelques dizaines de minutes plus tôt, s'affairait à brouter l'herbe en compagnie de sa harde.
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Malheureusement pour elle, Pastel avait fait l'erreur de s'écarter légèrement du troupeau afin de s'abreuver dans le petit ruisseau non loin de l'étendue de nourriture.
C'est là que son assassin l'avait repérée. Aussitôt, la traque avait débuté. Elle s'était enfuie en courant dans une direction, les membres de sa harde d'un autre.
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Désormais, l'homme se tenait accroupi auprès de son trophée, satisfait à l'idée d'avoir abattu de sang-froid une bête qui, quelques semaines plus tard, aurait dû mettre bas.
La joie de l'individu fut en effet d'autant plus grande lorsque, tâtant l'abdomen de la bête, il sentit distinctement la surface dure et mince des petites pattes d'un faon.
Après quoi, pressé de montrer son exploit aux membres de sa communauté, l'homme sortit un téléphone de sa poche, prit le corps mort et plein de Pastel en photo puis le posta sur les réseaux.
Une fois la tâche la plus importante effectuée, il jeta la charogne sur son dos puis se dirigea à grands pas vers l'extérieur des bois.
Il était de bonne humeur, heureux à l'idée de rentrer puis de donner à sa femme la besogne consistant à éventrer, vider, découper puis congeler le gibier - la mère comme le bébé.
Cependant, tout ne se passa pas comme prévu pour le chasseur. Alors qu'il s'apprêtait à quitter cette belle forêt luxuriante, un sanglier se mit alors en travers de son chemin.
À la fois apeuré et excité quant à la possibilité de ramener une seconde bête à la maison, l'homme laissa tomber le corps de Pastel d'un mouvement d'épaule, avant de dégainer son arme.
Il s'apprêtait à tirer quand, avec horreur et stupeur, la mâchoire aux crocs acérés d'un loup gris vint s'enfoncer profondément dans sa chair.
Le bras en sang, il hurla de douleur et laissa tomber sa carabine sans le vouloir.
Un renard véloce se joint à Anthracite, juge de la forêt. Après quoi, les autres loups de la meute de ce dernier, aidés du procureur Senois - ledit renard - traînèrent de force le meurtrier jusqu'à une large grotte.
On convoqua alors un jury afin de statuer sur le sort du chasseur, dont la culpabilité ne faisait aucun doute.
