Petite poupée ~ Chapitre 1

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« Petite poupée »

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« Petite poupée ».

Tels furent les simples mots que prononcèrent la personne assise les mains jointes devant elle, simultanément penchée en avant sur le bureau de la directrice de l'orphelinat.

Elle découvrait là la bouille d'une adorable fillette de six ans.

Émilda était son véritable prénom, qui plut par ailleurs beaucoup à ce prometteur candidat à son adoption.

L'individu demanda s'il serait possible de la rencontrer, lui qui au même moment, entendait toute une série de cris d'enfants à l'étage supérieur.

Mme Vercueil secoua horizontalement sa tête surplombée d'un haut chignon tiré à quatre épingles.

Afin de ne pas perturber l'enfant, le futur parent ne lui était présenté qu'une fois que la procédure était déjà bien avancée.

Là en l'occurrence, elle ne faisait que démarrer.

La directrice clôtura finalement l'entretien avant de confier cette personne à sa secrétaire, qui l'accompagna jusqu'à la sortie où le riche futur adoptant monta dans sa berline.

Cette grande femme mince et élégante n'était pas peu fière de cette institution qu'elle menait à la baguette.

Ancien couvent, il avait été réaménagé par le département afin d'en faire une maison d'enfants à caractère social.

Là, elle y recueillait quasi exclusivement des enfants sans parents connus, parfois même dans les cas extrêmes délibérément abandonnés par ses géniteurs du jour au lendemain.

Pour d'autres, la situation était plus délicate : alors que les anciens titulaires de l'autorité parentale d'un ou plusieurs petits concernés souhaitaient conserver un lien avec ces derniers, le juge aux affaires familiales décidait lui-même de retirer cette précieuse attribution, coupant de droit le lien entre eux.

L'institution était de plus en plus célèbre parmi les adultes désireux de recueillir un petit orphelin.

Par dérogation, elle n'imposait pas la condition sine qua non d'être en concubinage pour agrandir sa famille juridiquement par l'intégration d'un enfant inconnu au bataillon.

De ce fait, il est vrai que l'immense majorité - pour ne pas dire la totalité - des candidats étaient des personnes majeures seules.

Néanmoins, Mme Vercueil ne confiait pas non plus ses petits protégés au premier venu.

Pour que la procédure aboutisse, elle avait besoin pour des raisons morales et personnelles de s'assurer que l'enfant serait élevé dans de bonnes conditions matérielles.

Que ce dernier puisse être soigné si besoin, qu'il ait accès à une éducation et des loisirs de qualité, que son alimentation soit adaptée à ses besoins.

Dès cette étape, une quantité non négligeable de volontaires étaient écartés.

En effet, la procédure n'étant déjà pas offerte, il fallait en plus de cela payer la somme conséquente nécessaire à la bonne direction de ce lieu de vie pour orphelins, dans le but de prouver que l'enfant choisi sera entre de bonnes mains...

Ce jour donc, Mme Vercueil s'enquérait donc de cette personne distinguée possédant de multiples sociétés, mais paradoxalement ayant beaucoup de temps pour s'occuper d'un être à choyer.

Pendant un certain temps, elle relut encore et encore le dossier du candidat, passa au crible la moindre faille dans son profil.

Puis elle pesa le pour et le contre.

Elle trancha alors, après avoir posé sur papier les éléments de réflexion.

Il semblerait qu'Émilda allait bientôt rencontrer son très probable futur parent.

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