Se posa un court instant la question pour Dagmar de savoir si rentrer par devant ne serait pas une meilleure idée. Elle échangea un long regard avec Déa avant de se décider.
Oui, passer par l'entrée était bien mieux. Les deux monstres contournèrent alors le bâtiment, avec empressement et impatience pour l'une, avec appréhension pour l'autre.
Enfin, elles arrivèrent en face de l'accès de la clientèle au restaurant. C'est alors que Déa découvrit une bien surprenante affiche. Devant son regard interloqué, Dagmar émit un petit rire.
Ici aussi, même si contrairement au Fries Paradise ce n'était pas la spécialité, un genre particulier de danseuses effectuaient leur journée de travail chaque soir.
Haussant les épaules - l'air de dire qu'elle ne se sentait pas concernée - elle observa avec intérêt le parasite s'occuper de crocheter la serrure. À l'instar d'un serrurier venant déverrouiller une porte claquée, Dagmar ne fit qu'ouvrir la porte : aucune trace d'effraction ne serait laissée.
- Viens, dit-elle alors à sa complice en pénétrant dans l'établissement.
Déa la suivit non sans sentir le stress monter.
Non pas pour elle, mais pour Axelle.
À l'image du vigile fermant les yeux devant chaque fait commis par Kaël Kagel au club - qui fort étrangement commençait à lui manquer - une petite poignée de morts-vivants arpentaient les lieux de leurs pas lents et lourds.
C'est alors qu'elles la virent.
Au centre de la grande salle joliment décorée, la jeune danseuse aux cheveux rouges buvait un petit verre de vodka en regardant dans le vide. Lorsque sa copine l'interpella, elle leva de manière soudaine sa tête vers elle.
Son visage très pâle s'éclaira alors, puis elle bondit de sa chaise avant de se jeter sur Déa. Enfin, c'était fini.
Dagmar les laissa s'enlacer, dans l'ignorance la plus totale des gardiens à la chair pourrie avant de lui demander d'une voix un peu lasse où donc Wolfgang se trouvait.
Axelle relâcha sa prise avant de la mener au Kaël Kagel d'Orlando.
En effet, tout comme Déa, Rubis savait son service bientôt sur le point d'être repris. Elle était tout bonnement incapable de mener une petite vie conventionnelle, d'étudier ou de travailler le jour comme tout adulte normalement constitué.
À l'imitation d'Aïsha Kandisha, elle était faite pour vivre la nuit, dormir et se cacher le jour.
De plus, ce métier lui offrait la possibilité rêvée de chasser à son gré de la manière la plus discrète qu'elle pouvait espérer, car dans ces clubs, le maquereau protégeait ses petites sardines.
Elles qui l'engraissaient si bien...
En se dirigeant en cuisine, Déa comprit qu'Aïsha était bientôt de retour. Tout comme une pauvrette enlevée par de mauvais garçons puis sauvée par un vampire dans le bar duquel elle s'est alors mise à danser, de telles créatures étaient incapables d'échapper à leur sort.
Derrière une succession de hauts plats d'où des effluves délicieux s'échappaient, un homme de haute stature, le crâne chauve et luisant et le torse large comme une armoire à glace leur tournait le dos.
Lorsque Dagmar se râcla la gorge, Déa comprit qu'elle était tout simplement tombée dans un piège.
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Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.